DĂ©couvrezle rĂ©sumĂ© dĂ©taillĂ© de Demain nous appartient par avance saison 5 de l’épisode 1252 diffusĂ© le mardi 16 aoĂ»t 2022 sur TF1. Samuel est hors de danger, son tortionnaire Samuel est hors de danger, son tortionnaire Demainnous appartient : Mercredi 30, Ă  18h30 Ă©pisode 958 : La police a une piste concernant Vinciane Allard, une ancienne maĂźtresse de Sacha. Olivier est prĂȘt Ă  tout pour apaiser les Traitementautomatique de la parole en milieu bruitĂ© : Ă©tude de modĂšles connexionnistes statiques et dynamiques. by Laurent BUNIET. Download Free PDF Download PDF Download Free PDF View PDF. Approche de modĂ©lisation approximative pour des systĂšmes Ă  Ă©vĂ©nements discrets : Application Ă  l'Ă©tude de propagation de feux de forĂȘt . by Paul-Antoine Bisgambiglia. Annecy jouit d’une situation gĂ©ographique d’exception entre montagnes et lac. A quelques kilomĂštres des frontiĂšres suisse et italienne, cette vill Demain nous appartient » en avance du 02 septembre 2021 : Mona est Ă©lĂšve au lycĂ©e AgnĂšs Varda, ClĂ©ment sait des choses sur Bart (RĂ©sumĂ© et Spoilers Ă©pisode 1005) #DemainNousAppartient #Spoilers ZnP4. AprĂšs Quand la maison brĂ»le [1], voici traduit en français un nouvel essai du grand philosophe italien Giorgio Agamben La follia di Hölderlin. Cronaca di una vita abitante 1806-1843, paru en Italie en 2021, chez Einaudi, en plein confinement. Agamben Depuis presque un an, je vis chaque jour avec Hölderlin, ces derniers mois dans une situation d’isolement dans laquelle je n’aurais jamais pensĂ© me trouver. En prenant congĂ© de lui maintenant, sa folie me paraĂźt tout Ă  fait innocente comparĂ©e Ă  celle dans laquelle toute une sociĂ©tĂ© est tombĂ©e sans s’en rendre compte. » Le 4e de couverture de l’édition italienne disait À travers une chronique ponctuelle et passionnĂ©e des annĂ©es de folie et un commentaire de textes qui ont souvent Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme illisibles, ce livre cherche Ă  dĂ©crire et Ă  rendre comprĂ©hensible pour la premiĂšre fois une vie que le poĂšte lui-mĂȘme dĂ©crivait comme habituelle et " habitante ". Qu’est-ce que cela signifie d’habiter ? Qu’est-ce qu’une habitude ? Et vivre ne signifie-t-il pas pour les humains avant tout habiter ? » Alors que NapolĂ©on est occupĂ© Ă  faire l’Histoire, que Goethe fait Ă©clore Faust et que Hegel esquisse son systĂšme philosophique, Friedrich Hölderlin, le grand poĂšte allemand, sombre dans ce qui est peut-ĂȘtre la folie la plus cĂ©lĂšbre de l’histoire de la littĂ©rature. Est-ce pour le plaisir de s’infliger un confinement de 36 annĂ©es qu’Hölderlin vivra en reclus jusqu’à sa mort, locataire d’un charpentier dans une tour surplombant le Neckar ? Sa vie se divise exactement en deux moitiĂ©s 36 ans de 1770 Ă  1806 et 36 ans de 1807 Ă  1843. Si dans la premiĂšre moitiĂ© le poĂšte vit dans le monde et participe dans la mesure de ses forces aux Ă©vĂ©nements de son temps, la seconde moitiĂ© de son existence se passe entiĂšrement en dehors du monde, comme si un mur le sĂ©parait de toute relation avec les Ă©vĂ©nements extĂ©rieurs. Pour notre Ă©poque qui perd de vue la distinction entre les sphĂšres, la vie d’Hölderlin est la prophĂ©tie de quelque chose que son siĂšcle ne pouvait penser sans frĂŽler la folie. La folie Hölderlin Chronique d’une vie habitante1806-1843 Traduit de l’italien par Jean-Christophe Cavallin Dans sa quarantiĂšme annĂ©e, Hölderlin jugea recommandable, c’est-Ă -dire plein de tact, de perdre son humaine raison. R. Walser Sa maison est folie divine. Hölderlin, trad. d’Ajax de Sophocle Quand au loin va la vie habitante des hommes
 Hölderlin, La Vue S’il venait,venait un homme,venait un homme au monde, aujourd’hui, avec la barbe de clartĂ©des patriarches il devrait s’il parlait de cetemps, il devraitbĂ©gayer seulement, bĂ©gayer, toutoutoujoursbĂ©gayer. Pallaksch. Pallaksch. » Celan, TĂŒbingen, janvier » [2] Sommaire Note de traduction 9Avertissement 13Seuil 17Prologue 23Chronique 1806-1843 58Épilogue 199Catalogue des livres de Hölderlin dans la maison de NĂŒrtingen 221Bibliographie 225Liste des illustrations 229Index des noms 231 Note de traduction Pour la traduction française de la correspondance de Hölderlin Friedrich Hölderlin, Correspondance complĂšte trad. Denise Naville, Paris, Gallimard, les essais et fragments thĂ©oriques de Hölderlin citĂ©s dans le texte peuvent ĂȘtre consultĂ©s en français dans le volume des ƒuvres paru en 1967 dans la BibliothĂšque de la PlĂ©iade, sous la direction de Philippe Jaccottet Être et Jugement, p. 282-283 ; La DĂ©marche de l’esprit poĂ©tique, p. 610-626 ; De la Religion, p. 645-650 ; Fondement d’EmpĂ©docle, p. 656-670 ; Sur L’HĂ©roĂŻne » de Siegfried Schmid, p. 945-948 ; Remarques sur ƒdipe, p. 951-958 ; Remarques sur Antigone, p. 958-966 ; Fragments de Pindare, p. 967‑972. Afin de respecter la logique lexicale et les Ă©chos terminologiques relevĂ©s et commentĂ©s par Giorgio Agamben, nous avons choisi de retraduire les extraits citĂ©s, en renonçant Ă  suivre les traductions la mĂȘme raison, nous avons choisi de retraduire les poĂšmes de la tour 1806-1843, en consultant les traductions existantes principalement celles d’Armel Guerne, de Jean-Pierre Burgart et de Bernard Pautrat sans en suivre aucune en particulier. Le retour Ă  une versification rĂ©guliĂšre et Ă  la poĂ©sie rimĂ©e Ă©tant un des traits caractĂ©ristiques de la vie habitante » de Hölderlin selon Agamben, nous avons choisi de conserver ces caractĂšres formels isomĂ©trie et rimes. Nous remercions chaleureusement Pierre Vinclair dont les remarques nous ont aidĂ© Ă  rĂ©viser notre traduction de ces poĂšmes.*en français dans le texte original. Avertissement Les documents utilisĂ©s pour la chronique de la vie de Hölderlin sont tirĂ©s principalement des volumes suivants F. Hölderlin, SĂ€mtliche Werke, Grosse Stuttgarter Ausgabe » Ă©d. F. Beissner et A. Beck, Cotta-Kohlhammer, vol. VII, Briefe- Dokumente, t. 1-3, Stuttgart, Hölderlin, SĂ€mtliche Werke, Kritische Textausgabe Ă©d. D. E. Sattler, Luchterhand, vol. IX, Dichtungen nach 1806. MĂŒndliches, Darmstadt et Neuwied, Beck et P. Raabe Ă©d., Hölderlin. Eine Chronik in Text und Bild, Frankfurt am Main, Insel, Wittkopf Ă©d., Hölderlin der Pflegsohn, Texte und Dokumente 1806-1843, Stuttgart, J. B. Metzler, 1993. L’essentiel de la chronologie historique juxtaposĂ©e Ă  la vie de Hölderlin pour les quatre premiĂšres annĂ©es 1806-1809 provient, pour les Ă©lĂ©ments concernant la vie de Goethe, de l’ouvrage Goethes Leben von Tag zu Tag, Eine dokumentarische Chronik, vol. 1-8, Artemis Verlag, Zurich 1982-1996. Nous avons choisi d’interrompre la chronologie historique en 1809, car il nous semblait avoir suffisamment mis en lumiĂšre le contraste avec la vie habitante de Hölderlin. Le lecteur qui le souhaite pourra consulter, outre la Vie de Goethe au jour le jour dĂ©jĂ  mentionnĂ©e, n’importe quel atlas historique. Seuil Dans son essai Le Narrateur, Benjamin dĂ©finit en ces termes la diffĂ©rence entre l’historien, qui Ă©crit l’histoire, et le chroniqueur, qui la raconte L’historien est tenu d’expliquer d’une façon ou d’une autre les Ă©vĂ©nements dont il traite ; il ne saurait en aucun cas se contenter d’en faire montre comme d’échantillons des destinĂ©es terrestres. C’est justement cela que fait le chroniqueur ; et ses reprĂ©sentants classiques, les chroniqueurs du Moyen Âge qui furent les prĂ©curseurs des historiens le font avec une insistance toute spĂ©ciale. Du fait que ces chroniqueurs fondent leur histoire sur les desseins divins qui sont insondables, ils se sont dĂ©barrassĂ©s a priori de la charge d’une explication dĂ©montrable. L’explication cĂšde la place Ă  l’interprĂ©tation Auslegung. Cette derniĂšre ne s’occupe nullement d’enchaĂźner avec prĂ©cision des Ă©vĂ©nements dĂ©terminĂ©s, elle borne sa tĂąche en dĂ©crivant comment ils s’insĂšrent dans la trame insondable des destins terrestres. » Que les destinĂ©es terrestres soient conditionnĂ©es par la grĂące divine ou bien par un ordre naturel, lĂ  n’est pas la diffĂ©rence essentielle. La lecture des nombreux ouvrages qui, depuis la fin du Moyen Âge, nous sont parvenus sous le nom de chronique », dont certains ont dĂ©jĂ  un caractĂšre indiscutablement historique, confirme les propositions de Benjamin et invite Ă  y apporter quelques prĂ©cisions. La premiĂšre est que, s’il peut arriver qu’une chronique explique les Ă©vĂ©nements qu’elle relate, cette explication reste en gĂ©nĂ©ral clairement distincte de la narration. Alors que dans un texte sans aucune doute historique comme la Cronica de Matteo Villani rĂ©digĂ©e vers la moitiĂ© du XIVe siĂšcle la narration et l’explication des faits sont Ă©troitement unies, dans la chronique contemporaine des mĂȘmes Ă©vĂ©nements Ă©crite en langue vernaculaire romaine par un chroniqueur anonyme, elles se trouvent expressĂ©ment distinctes et une telle distinction donne au rĂ©cit cette vivacitĂ© Ă  quoi l’on reconnaĂźt immĂ©diatement les chroniques C’était en l’an du Seigneur MCCCLIII, pendant le CarĂȘme, un samedi de fĂ©vrier une voix se leva soudain par le marchĂ© de Rome Peuple, peuple ! » À cette voix les Romains se mirent Ă  courir deçà delĂ  comme des dĂ©mons, enflammĂ©s d’une fureur terrible. Ils jettent des pierres sur le palais ils emportent tout, en particulier les chevaux du sĂ©nateur. Lorsque le comte Bertollo delli Orsini entendit le bruit, il ne pensa qu’à se sauver et Ă  se rĂ©fugier chez lui. Il s’arma de pied en cap, casque rutilant sur la tĂȘte, Ă©perons aux pieds comme un baron. Alors qu’il descendait les escaliers pour monter sur son cheval, les cris et la fureur se tournent vers l’infortunĂ© sĂ©nateur. Plus de pierres et de cailloux lui pleuvent dessus que de feuilles tombant des arbres. Qui les jette, qui les promet. Au sĂ©nateur assommĂ© de tant de coups n’était d’aucune utilitĂ© le couvert de son armure. Il trouva pourtant la force d’atteindre Ă  pied le palais, oĂč se trouvait une image de la Vierge Marie. C’est lĂ  qu’il perdit connaissance sous la pluie de pierres qui tombait sur lui. Alors le peuple sans pitiĂ©, Ă  cet endroit mĂȘme, le lapide comme un chien, lui jette des pierres sur la tĂȘte comme Ă  saint Étienne. Et c’est lĂ  que le comte quitta la vie, excommuniĂ©. Il ne dit plus mot. Une fois mort, on le laissa lĂ  et chacun s’en retourna chez lui Seibt, p. 13. Le rĂ©cit s’arrĂȘte lĂ  et, bien sĂ©parĂ©e par une phrase en latin plutĂŽt incongrue, le chroniqueur introduit une explication froide et raisonnable La raison d’une telle sĂ©vĂ©ritĂ© Ă©tait que ces deux sĂ©nateurs vivaient comme des tyrans. Ils avaient mauvaise rĂ©putation lĂ -bas, parce qu’ils faisaient sortir de l’argent de Rome par voie de mer » ; mais cette explication est si peu contraignante que le chroniqueur en ajoute immĂ©diatement une autre, d’aprĂšs laquelle la violence du peuple chĂątiait ainsi la violation des choses de l’Église » ibid.. Alors qu’aux yeux de l’historien, chaque fait porte une signature qui le renvoie Ă  un processus historique dont sa signification dĂ©pend, les raisons que donne le chroniqueur ne lui servent qu’à reprendre haleine avant de poursuivre une histoire qui s’en passe elle-mĂȘme trĂšs bien. La seconde prĂ©cision concerne l’exacte concatĂ©nation » chronologique des Ă©vĂ©nements, que le chroniqueur n’ignore pas plus qu’il ne se contente de l’insĂ©rer dans le contexte de l’histoire naturelle. Ainsi, dans l’exemple que Benjamin emprunte au Tesoretto de Hebel, le rĂ©cit merveilleux de la rencontre entre la femme ĂągĂ©e et le cadavre de son jeune fiancĂ© conservĂ© intact dans la glace s’inscrit dans une sĂ©rie chronologique oĂč Ă©vĂ©nements historiques et Ă©vĂ©nements naturels se juxtaposent, et oĂč le tremblement de terre de Lisbonne et la mort de l’impĂ©ratrice Marie-ThĂ©rĂšse, la rotation des meules des moulins et les guerres napolĂ©oniennes, les semailles des paysans et le bombardement de Copenhague se trouvent situĂ©s sur le mĂȘme plan. De la mĂȘme façon, les chroniques mĂ©diĂ©vales ponctuent le cours des Ă©vĂ©nements historiques aussi bien des dates de l’Anno Domini que du rythme des jours et des saisons au lever du jour », au coucher du soleil », C’était le temps des vendanges. Les gens foulaient le raisin mĂ»r ». Les Ă©vĂ©nements que nous avons l’habitude de privilĂ©gier en tant qu’historiques, la chronique ne les distingue pas des incidences que nous attribuons Ă  la sphĂšre insignifiante de l’existence privĂ©e. Mais le temps dans lequel la chronique inscrit les Ă©vĂ©nements diffĂšre du temps historique, en cela que nulle chronographie ne l’a construit en le soustrayant une fois pour toutes au temps de la nature. C’est le mĂȘme temps que celui qui mesure la course d’un fleuve ou la succession des saisons. Cela ne veut pas dire que les faits relatĂ©s par le chroniqueur sont des Ă©vĂ©nements naturels. Ils semblent plutĂŽt remettre en question l’opposition mĂȘme de l’histoire et de la nature. Entre histoire politique et histoire naturelle, le chroniqueur insinue un tiers, qui n’est ni sur la terre ni au ciel, mais qui le regarde de trĂšs prĂšs. Il ne fait pas de diffĂ©rence entre les actions des hommes res gestae et le rĂ©cit de ces actions historia rerum gestarum, comme si son geste de narrateur faisait partie intĂ©grante de celles-ci. Pour cette raison, lecteurs et auditeurs de la chronique ne sauraient se poser la question de savoir si elle est vraie ou fausse. Le chroniqueur n’invente rien et n’a pas pour autant besoin de vĂ©rifier l’authenticitĂ© de ses sources, tĂąche Ă  laquelle l’historien ne saurait en aucun cas se soustraire. La voix est son seul document — la sienne et celle qu’il a entendue raconter avant lui l’aventure, triste ou heureuse, qu’il rapporte. Le recours Ă  la forme littĂ©raire de la chronique a dans notre cas une signification supplĂ©mentaire. Comme le titre du poĂšme HĂ€lfte des Lebens La MoitiĂ© de la vie semble le suggĂ©rer de maniĂšre prophĂ©tique, la vie de Hölderlin se divise exactement en deux moitiĂ©s trente-six ans de 1770 Ă  1806 et trente-six ans de 1807 Ă  1843, ces derniers passĂ©s comme fou dans la maison du menuisier Zimmer. Dans la premiĂšre moitiĂ© de sa vie, le poĂšte redoute son Ă©loignement de la vie commune, mais vit dans le monde et participe dans la mesure de ses forces aux Ă©vĂ©nements de son temps ; s’agissant en revanche de la seconde moitiĂ©, il la passe toute entiĂšre hors du monde, comme si, malgrĂ© les visites occasionnelles qu’il reçoit encore, un mur le sĂ©parait de toute relation avec les Ă©vĂ©nements extĂ©rieurs. Il est symptomatique que, lorsqu’un visiteur lui demande s’il est heureux de ce qui se passe en GrĂšce, il se contente de rĂ©pondre, selon un scĂ©nario devenu habituel Votre royale MajestĂ©, je ne dois ni ne peux rĂ©pondre Ă  cela. » Pour des raisons que, peut-ĂȘtre, le lecteur finira par trouver limpides, Hölderlin a dĂ©cidĂ© de purger les actions et les gestes de son existence de tout caractĂšre historique. Selon le tĂ©moignage de son plus ancien biographe, il rĂ©pĂ©tait opiniĂątrement Es geschieht mir nichts » — littĂ©ralement Il ne m’arrive rien ». Sa vie ne peut faire l’objet que d’une chronique, pas d’une enquĂȘte historique et encore moins d’une analyse clinique ou psychologique. La publication incessante de nouveaux documents sur ses derniĂšres annĂ©es et en 1991 une importante dĂ©couverte dans les archives de NĂŒrtingen revĂȘt en ce sens un caractĂšre incongru et ne semble rien ajouter Ă  la connaissance que nous pouvons en avoir. Se trouve confirmĂ© ici le principe mĂ©thodologique selon lequel la teneur en vĂ©ritĂ© d’une vie ne saurait ĂȘtre Ă©puisĂ©e par le discours, mais doit en quelque sorte rester cachĂ©e. Un tel impondĂ©rable se prĂ©sente plutĂŽt comme le point de fuite oĂč se rejoignent Ă  l’infini une multitude de faits et d’épisodes qui sont les seuls Ă  pouvoir ĂȘtre formulĂ©s de façon discursive dans une biographie. La teneur en vĂ©ritĂ© d’une existence, quoiqu’à jamais informulable, se manifeste dĂšs lors que l’on pose cette existence comme figure », c’est-Ă -dire comme quelque chose qui renvoie Ă  un sens rĂ©el, mais cachĂ©. Ce n’est qu’au moment oĂč nous percevons une existence comme une figure » de ce type que tous les Ă©pisodes en quoi elle semble consister trouvent leur place et manifestent leur vraisemblance contingente — c’est-Ă -dire renoncent Ă  la prĂ©tention de donner accĂšs Ă  la vĂ©ritĂ© de cette existence. En se montrant mĂ©thodiquement comme non-chemin, a­ methodos, ils indiquent nĂ©anmoins avec prĂ©cision la direction que doit suivre le regard du chercheur. La vĂ©ritĂ© d’une existence s’y rĂ©vĂšle irrĂ©ductible aux Ă©vĂ©nements et aux choses Ă  travers lesquels elle se prĂ©sente Ă  nos yeux, et il nous faut donc, sans nous dĂ©tourner d’eux complĂštement, contempler ce qui dans cette existence est uniquement figure. La vie de Hölderlin dans la tour fournit la preuve implacable de ce caractĂšre figural de la vĂ©ritĂ©. Bien qu’elle semble se rĂ©duire Ă  une sĂ©rie d’évĂ©nements et d’habitudes plus ou moins insignifiants, que les visiteurs s’obstinent Ă  dĂ©crire avec minutie, rien ne peut vraiment y arriver Es geschieht mir nichts. Dans la figure, la vie est purement connaissable et ne peut donc jamais devenir comme telle un objet de connaissance. Produire une vie comme figure, comme cette chronique tentera de le faire, c’est renoncer Ă  la connaĂźtre afin de la maintenir, intacte et dĂ©sarmĂ©e, dans sa puissance d’ĂȘtre connue conoscibilitĂ . D’oĂč le choix de juxtaposer pour exemple la chronique des annĂ©es de la folie et la chronologie de l’histoire europĂ©enne contemporaine y compris dans ses aspects culturels, dont Hölderlin — au moins jusqu’en 1826 et la parution des PoĂ©sies Ă©ditĂ©es par Ludwig Uhland et Gustav Schwab — se trouve entiĂšrement exclu. Si et en quelle mesure, dans le cas qui nous occupe — et peut-ĂȘtre en gĂ©nĂ©ral —, la chronique est plus vraie que l’histoire, c’est au lecteur qu’il reviendra de trancher. Quoi qu’il en soit, la vĂ©ritĂ© d’une telle chronique dĂ©pendra essentiellement de la tension qui, en la dissociant de la chronologie historique, en rend durablement impossible l’archivage. 3. Laisez-passer de la police de Bordeaux 1802. Prologue Vers la mi-mai 1802, Hölderlin, qui, pour des raisons qui nous Ă©chappent, a quittĂ© le poste de prĂ©cepteur dans la famille du consul Meyer Ă  Bordeaux qu’il n’occupait que depuis trois mois, fait une demande de passeport et part Ă  pied pour l’Allemagne, en passant par AngoulĂȘme, Paris et Strasbourg, oĂč le 7 juin la police lui dĂ©livre un laissez-passer. Vers la fin du mois de juin ou le dĂ©but du mois de juillet, un homme pĂąle comme un cadavre, Ă©maciĂ©, aux yeux sauvages et creux, Ă  la barbe et aux cheveux longs, habillĂ© comme un mendiant » apparaĂźt chez Friedrich Matthisson et, d’une voix caverneuse », profĂšre un seul mot Hölderlin ». Peu aprĂšs, cet homme dĂ©barque chez sa mĂšre Ă  NĂŒrtigen, dans un Ă©tat qu’une biographie rĂ©digĂ©e une quarantaine d’annĂ©es plus tard dĂ©crit ainsi Il apparut avec une expression troublĂ©e et des gestes furieux, dans l’état de folie le plus dĂ©sespĂ©rĂ© verzweifeltsten Irrsinn et dans des vĂȘtements qui semblaient confirmer la dĂ©claration selon laquelle on l’avait dĂ©valisĂ© en chemin. » En 1861, l’écrivain Moritz Hartmann publia dans la revue illustrĂ©e pour les familles » Freya, sous le titre de Conjecture » Vermutung, une histoire que, selon ses dires, lui aurait racontĂ©e dans son chĂąteau de Blois une certaine dame simplement identifiĂ©e comme Madame de S... Une cinquantaine d’annĂ©es plus tĂŽt, au dĂ©but du siĂšcle, alors qu’elle avait quatorze ou quinze ans, elle se rappelait trĂšs bien avoir vu de son balcon un homme qui, selon toute apparence, errait au hasard dans les champs, comme ne cherchant rien et n’ayant aucun but » Il revenait souvent sur ses pas et s’arrĂȘtait au mĂȘme endroit sans s’en rendre compte. Le mĂȘme jour Ă  la mi-journĂ©e, je le rencontrai par hasard, mais il Ă©tait tellement absorbĂ© dans ses pensĂ©es qu’il me dĂ©passa sans me voir. Lorsque, quelques minutes plus tard, Ă  un tournant, il se trouva de nouveau devant moi, son regard fixait le lointain, plein d’une indicible nostalgie. De ces deux rencontres, la petite fille idiote que j’étais alors Ă©prouva une grande terreur je dĂ©talai vers la maison et me cachai derriĂšre mon pĂšre. La vue de cet Ă©tranger me remplissait pourtant d’une sorte de compassion que je n’arrivais pas Ă  m’expliquer. Ce n’était pas la compassion que l’on ressent devant un homme pauvre et qui a besoin de notre secours, bien que l’étranger en eĂ»t tout l’air, avec ses habits en dĂ©sordre, malpropres et loqueteux. Ce qui remplissait de pitiĂ© et de compassion mon cƓur de jeune fille Ă©tait cet air de noble chagrin en mĂȘme temps que la sensation que son esprit Ă©tait perdu au loin parmi des ĂȘtres chers. Le soir, je parlai de l’étranger Ă  mon pĂšre et il me dit que ce devait ĂȘtre un de ces innombrables prisonniers de guerre ou exilĂ©s politiques qu’on autorisait Ă  vivre en libertĂ© conditionnelle dans les provinces intĂ©rieures de la France. » Quelques jours plus tard, poursuit l’histoire, la jeune fille vit l’inconnu errer dans le parc, prĂšs d’un grand bassin Ă  la balustrade ornĂ©e d’une vingtaine de statues reprĂ©sentant des divinitĂ©s grecques. Lorsque l’étranger aperçut ces divinitĂ©s, il se hĂąta vers elles Ă  grands pas, plein d’enthousiasme. Il leva les bras trĂšs haut, comme en priĂšre, et il nous sembla, depuis le balcon, qu’il prononçait Ă  voix haute des paroles en accord avec ses gestes inspirĂ©s. » Une autre fois, s’adressant Ă  son pĂšre qui l’avait autorisĂ© Ă  se promener Ă  sa guise dans le parc Ă  cĂŽtĂ© des statues, l’étranger s’exclama dans un sourire Les dieux ne sont pas la propriĂ©tĂ© des humains, ils appartiennent au monde et il suffit qu’ils nous sourient pour que nous leur appartenions. » Le pĂšre lui demanda s’il Ă©tait grec. Non ! soupira l’étranger. Tout au contraire, je suis allemand ! — Tout au contraire ? rĂ©pondit mon pĂšre. Un Allemand est tout le contraire d’un Grec ? — Oui, rĂ©pondit l’étranger avec brusquerie et, peu aprĂšs, il ajouta Tous autant que nous sommes ! Vous, les Français, et mĂȘme vos ennemis, les Anglais, tous autant que nous sommes ! »La description qui suit quelques lignes plus loin exprime bien l’impression de noblesse et de folie que suscitait l’apparence de l’étranger — ainsi que l’anonyme Madame le nomme tout au long de son rĂ©cit Il n’était pas beau et semblait prĂ©maturĂ©ment vieilli, bien qu’il ne pĂ»t avoir plus de trente ans ; son regard Ă©tait ardent et pourtant plein de douceur, sa bouche Ă  la fois Ă©nergique et tendre, et il Ă©tait Ă©vident que ses haillons ne correspondaient ni Ă  sa classe ni Ă  son Ă©ducation. Je fus heureuse quand mon pĂšre l’invita Ă  nous suivre dans la maison. Il accepta l’invitation sans cĂ©rĂ©monie, et nous accompagna pendant que nous parlions ; de temps en temps, il posait la main sur ma tĂȘte, ce qui m’effrayait et me ravissait Ă  la fois. Mon pĂšre Ă©tait manifestement intĂ©ressĂ© par l’étranger et souhaitait l’entendre encore converser de façon si singuliĂšre, mais, parvenu au salon, il ne tarda pas Ă  dĂ©chanter . L’étranger marcha tout droit vers le canapĂ©, dĂ©clara "Je suis fatiguĂ©", se coucha en marmonnant des paroles incomprĂ©hensibles et aussitĂŽt s’endormit. Nous nous regardĂąmes avec Ă©tonnement. "Est-il fou ?" s’exclama ma tante, mais mon pĂšre secoua la tĂȘte "C’est un original, dit-il, un Allemand." » Dans les jours qui suivent, l’impression de folie ne fait qu’augmenter. Tout le bien que nous pensons, dit l’étranger Ă  propos de l’immortalitĂ©, devient un GĂ©nie qui ne nous abandonne plus et nous accompagne invisible, sous la plus belle figure et pour toute la vie... Ces gĂ©nies sont la naissance, ou, si l’on veut, une partie de notre Ăąme, et ce n’est qu’en cette partie que notre Ăąme est immortelle. Les grands artistes nous ont laissĂ© dans leurs Ɠuvres les images de leurs GĂ©nies, mais ces images ne sont pas les GĂ©nies mĂȘmes. » À la tante qui lui demande s’il est lui­ mĂȘme immortel en ce sens Moi ? rĂ©torque-t-il avec brusquerie. Moi qui suis assis ici devant vous ? Non ! Je ne suis plus capable de penser le beau. Mon moi d’il y a dix ans, oui, celui-lĂ  est immortel ! » Quand le pĂšre lui demande comment il s’appelle, l’étranger rĂ©pond Je vous le dirai demain. Croyez-moi, il m’est parfois difficile de me rappeler mon nom. » Une derniĂšre fois, alors que son comportement Ă©tait devenu de plus en plus inquiĂ©tant, on le vit errer Ă  pas lents et presque se perdre dans le bois du parc. Un ouvrier nous dit l’avoir vu assis sur un banc. AprĂšs quelques heures, comme il ne revenait pas, mon pĂšre partit Ă  sa recherche. Il n’était plus dans le parc. Mon pĂšre parcourut Ă  cheval toute la contrĂ©e. L’étranger avait disparu et je ne l’ai jamais revu. » C’est alors que l’auteur fait part Ă  la narratrice de son hypothĂšse Ce n’est qu’une conjecture... Je crois qu’à cette Ă©poque vous avez rencontrĂ© un poĂšte allemand, noble et extraordinaire, du nom de Friedrich Hölderlin. » Bien que Norbert von Hellingrath la reproduise dans son essai sur la folie de Hölderlin, cette conjecture » a tout l’air d’une invention de Hartmann, forgĂ©e Ă  une Ă©poque oĂč la lĂ©gende du poĂšte fou, dĂ©sormais bien Ă©tablie, pouvait attirer l’attention des lecteurs. Le diagnostic clinique, attestĂ© par C. T. Schwab Ă  une date trop prĂ©coce, n’est sans doute que la projection rĂ©trospective d’un Ă©tat de dĂ©mence du poĂšte dont en 1846 — annĂ©e de publication de la biographie — plus personne ne doutait. En vĂ©ritĂ©, le long voyage Ă  pied de Bordeaux Ă  Stuttgart, au cours duquel il avait Ă©tĂ© dĂ©valisĂ© de tous ses biens, l’épuisement et le manque de nourriture suffisaient Ă  expliquer l’aspect dĂ©fait du poĂšte. Hölderlin se remet trĂšs vite et retourne chez ses amis Ă  Stuttgart, mais quelques jours plus tard, une lettre de Sinclair lui apprend la mort de sa bien-aimĂ©e Susette Gontard et il sombre dans le plus profond dĂ©sespoir. Mais mĂȘme de cette douleur il finit par se remettre et, fin septembre 1802, se rend Ă  Ratisbonne Ă  l’invitation de Sinclair, qui dira plus tard ne l’avoir jamais connu aussi plein de vigueur intellectuelle et spirituelle que pendant ces quelques jours. Par l’entremise de Sinclair, qui agit en qualitĂ© de diplomate du petit État, il rencontre le landgrave de Hombourg, FrĂ©dĂ©ric V. Il commence Ă  travailler Ă  sa traduction de Sophocle et, dans les mois qui suivent, compose l’hymne Patmos, qu’il dĂ©die au landgrave le 13 janvier de l’annĂ©e suivante. Il sĂ©journe de nouveau Ă  NĂŒrtigen et Ă©crit en novembre Ă  son ami Böhlendorf une lettre dans laquelle il dĂ©clare La nature du pays natal se saisit de moi d’autant plus puissamment que je l’étudie davantage. » Il soutient que le chant des poĂštes changera nĂ©cessairement de caractĂšre, parce que ceux-ci repartiront des Grecs et recommenceront Ă  chanter des chants natals vaterliindisch et naturels, proprement originaux ».Le passage fait implicitement rĂ©fĂ©rence Ă  une lettre au mĂȘme ami, datĂ©e du 4 dĂ©cembre 1801, peu avant le dĂ©part de Bordeaux, oĂč il Ă©crivait Rien n’est plus difficile Ă  apprendre que le libre usage du national Nationelle, qui n’a pas le sens exclusivement politique que l’adjectif acquerra progressivement sous la forme National. Et je crois que la clartĂ© de l’exposition nous est Ă  l’origine aussi naturelle que le feu du ciel aux Grecs... Cela a l’air d’un paradoxe, mais je le rĂ©pĂšte, en te laissant libre d’en juger et d’en user Ă  travers le progrĂšs de la culture, l’élĂ©ment proprement national restera toujours le point de moindre excellence. VoilĂ  pourquoi les Grecs sont moins maĂźtres du pathos sacrĂ©, car celui­ ci leur est innĂ©, alors qu’ils excellent dans le don d’exposition... Chez nous c’est l’inverse. VoilĂ  pourquoi il est si dangereux de dĂ©duire les rĂšgles de notre art de la seule et unique perfection grecque. J’ai longuement mĂ»ri cette question, et je sais maintenant qu’en dehors de ce qui, pour les Grecs comme pour nous, doit ĂȘtre le plus haut, c’est-Ă -dire la relation vivante et le destin vivant, nous ne pouvons probablement rien avoir de commun avec eux. Mais ce que nous avons en propre doit ĂȘtre appris au mĂȘme titre que ce qui nous est Ă©tranger. C’est en cela que les Grecs nous sont indispensables. MĂȘme si, prĂ©cisĂ©ment dans ce qui nous est propre et national, nous ne serons jamais Ă  leur hauteur, parce que, comme je l’ai dit, le plus difficile est le libre usage du propre. C’est cela mĂȘme qu’à mon sens t’a inspirĂ© ton bon gĂ©nie traiter ton drame de maniĂšre Ă©pique. C’est d’un bout Ă  l’autre une authentique tragĂ©die moderne. Car ce qui est tragique chez nous, c’est notre façon de quitter tout doucement le royaume des vivants dans un quelconque empaquetage, et non que les flammes nous dĂ©vorent en expiation de la flamme que nous n’avons pas su dompter. » Il importe de ne pas oublier le tournant national » et l’abandon du modĂšle tragique grec annoncĂ©s dans ce passage, si l’on veut comprendre l’évolution ultĂ©rieure de la pensĂ©e de Hölderlin et sa prĂ©tendue folie. AprĂšs des mois de travail intense au cours desquels il Ă©crit l’hymne Andenken et termine les traductions de Sophocle une lettre de son ami Landauer nous apprend que le poĂšte passe toute la journĂ©e et la moitiĂ© de la nuit » Ă  Ă©crire, au point que ses amis ne semblent plus exister », au dĂ©but de juin 1803, Hölderlin se rend Ă  pied, Ă  travers champs et comme guidĂ© par l’instinct », au couvent de Murrhardt, oĂč Schelling est en visite chez ses parents avec sa femme Karoline son pĂšre est prĂ©lat dans ce couvent. La lettre que, quelques jours plus tard, Schelling, qui connaissait Hölderlin depuis ses Ă©tudes de thĂ©ologie au Stift de TĂŒbingen, Ă©crit Ă  Hegel est considĂ©rĂ©e comme l’un des tĂ©moignages les plus sĂ»rs que le poĂšte avait d’ores et dĂ©jĂ  sombrĂ© dans la folie. Ce que j’ai vu de plus triste pendant mon sĂ©jour, ce fut Hölderlin. Depuis son voyage en France, oĂč il s’est rendu sur les conseils du professeur Strohlin, avec une idĂ©e tout Ă  fait erronĂ©e de ce qui l’attendait lĂ -bas, et d’oĂč il est immĂ©diatement revenu, parce qu’il semble qu’on lui ait imposĂ© des obligations en partie impossibles Ă  satisfaire et en partie inconciliables avec sa sensibilitĂ© — depuis ce voyage fatal, son esprit semble ĂȘtre complĂštement dĂ©truit zerrĂŒttet, le verbe reviendra souvent pour dĂ©signer l’état du poĂšte, et malgrĂ© quelques travaux comme des traductions du grec, dont il est encore capable dans une certaine mesure, il se trouve dans un Ă©tat de complĂšte absence d’esprit in einer volkommenen Geistesabwesenheit — le terme d’ absence » aussi sera souvent employĂ© pour qualifier sa folie. Le voir m’a bouleversĂ© il nĂ©glige son aspect extĂ©rieur jusqu’à paraĂźtre rĂ©pugnant et, tandis que ses discours ne font pas penser aux discours d’un fou, il a complĂštement adoptĂ© angenommen les maniĂšres extĂ©rieures die Ă©iusseren Manieren de ceux qui se trouvent dans cette condition. Ici, il n’y a pour lui aucun espoir de rĂ©tablissement. Je pensais te demander de prendre soin de lui au cas oĂč, comme il le souhaite, il se rendrait Ă  IĂ©na. » Pierre Bertaux, germaniste qui fut un des acteurs de la rĂ©sistance française et consacra Ă  Hölderlin des Ă©tudes particuliĂšrement pĂ©nĂ©trantes, fait remarquer que le tĂ©moignage de Schelling est tout Ă  fait singulier et quelque peu contradictoire. Quoique dans un Ă©tat de complet abrutissement, Hölderlin est capable de traduire du grec comme si traduire Sophocle ne supposait pas une capacitĂ© intellectuelle considĂ©rable ; en outre, les propos de son ami Ă©tant tout Ă  fait normaux, Schelling peut seulement affirmer qu’il a adoptĂ© les maniĂšres extĂ©rieures » d’un fou — et donc qu’il n’est pas fou. Les mĂȘmes contradictions se retrouvent dans une lettre de Schelling Ă©crite Ă  Gustav Schwab plus de quarante ans plus tard, alors que Hölderlin est mort depuis quatre ans, dans laquelle il Ă©voque la visite de son ami Ă  Murrhardt Ce furent de tristes retrouvailles, car je fus immĂ©diatement convaincu que cet instrument si dĂ©licatement accordĂ© Ă©tait Ă  jamais dĂ©truit. Lorsque je lui suggĂ©rais une idĂ©e, sa premiĂšre rĂ©ponse Ă©tait toujours juste et adĂ©quate, mais dans les paroles qui venaient ensuite, son esprit perdait le fil. Mais il m’a fait Ă©prouver la vĂ©ritable force d’une grĂące innĂ©e, originelle. Pendant les quelque trente-six heures qu’il a passĂ©es avec nous, il n’a rien dit ni fait d’inconvenant, rien qui ne dĂ©mente l’impeccable noblesse de celui qu’il avait Ă©tĂ©. Ce fut un adieu douloureux sur la route de Sulzbach, je crois. Je ne l’ai plus jamais revu. » Une fois encore, rien ne permet de comprendre en quoi l’instrument si dĂ©licatement accordĂ© aurait Ă©tĂ© brisĂ©. Il y avait manifestement dans les paroles et dans l’apparence de Hölderlin quelque chose que son ami Ă©tait incapable de saisir, lui qui avait pourtant Ă  ce point partagĂ© son amour de la philosophie que les historiens hĂ©sitent parfois Ă  attribuer Ă  l’un ou Ă  l’autre les textes qui nous sont parvenus sans nom d’auteur. La seule explication possible est que, dans ces annĂ©es-lĂ , la pensĂ©e de Hölderlin s’était tellement Ă©loignĂ©e de celle de Schelling que celui-ci prĂ©fĂ©rait simplement la lettres que la mĂšre du poĂšte Ă©crit Ă  Sinclair manifestent la mĂȘme ambiguĂŻtĂ©, comme s’il fallait Ă  tout prix attester d’une folie que les faits semblent dĂ©mentir. Sinclair devait se rendre compte que l’attitude de la mĂšre pouvait ĂȘtre prĂ©judiciable et, ne dĂ©celant chez son ami aucun vĂ©ritable trouble mental » Geistesverwirrung, il lui Ă©crit le 17 juin 1803 qu’il devait ĂȘtre douloureux pour son Lorsqu’en 1797 Goethe avait lu les poĂšmes Der Aether et Der Wanderer, il n’avait pas ri il les avait dĂ©clarĂ©s pas complĂštement irrecevables » [nicht ganz ungĂŒnstig] et avait conseillĂ© au jeune poĂšte de faire des petits poĂšmes et de se consacrer Ă  quelque sujet humainement intĂ©ressant ». Ni les traductions de Sophocle ni les traductions de Pindare, qui datent de la mĂȘme pĂ©riode, ne cherchent — selon ce qu’on entendait communĂ©ment et ce qu’on entend encore aujourd’hui le plus souvent par traduction » — Ă  trouver dans leur propre langue un Ă©quivalent sĂ©mantique de la langue Ă©trangĂšre, mais semblent plutĂŽt tendre, comme on l’a fait remarquer Ă  juste titre, vers une sorte de mimĂšsis » — voire de mimĂ©tisme » — de la forme de l’original p. 959 ; cf. F. Christen, p. 23. _ Selon un modĂšle que CicĂ©ron considĂ©rait dĂ©jĂ  comme aberrant, Hölderlin ne se contente pas de traduire verbum pro verbo, mot Ă  mot, mais oblige la syntaxe de sa langue Ă  adhĂ©rer point par point Ă  l’articulation syntaxique du grec. La littĂ©ralitĂ© est si obsessionnellement recherchĂ©e que le traducteur n’hĂ©site pas Ă  inventer des nĂ©ologismes qui correspondent dans leur structure mĂȘme aux mots de l’original le grec siderocharmes, que les dictionnaires rendent par guerrier », est Ă©tymologiquement traduit par eisenerfreuten — littĂ©ralement que le fer rĂ©jouit ». Le rĂ©sultat de cette sur-littĂ©ralitĂ© » Schadewaldt, p. 244 recherchĂ©e de maniĂšre obsessionnelle est que la traduction semble souvent s’éloigner tellement du sens de l’original qu’on a pu imprudemment parler d’erreurs de traduction en bonne et due forme, consĂ©quences d’une connaissance relativement limitĂ©e du grec » ou de la raretĂ© des textes auxiliaires » p. 243. Il n’est pas surprenant que mĂȘme un lecteur aussi bien disposĂ© que Schwab ait pu Ă©crire qu’une telle traduction intĂ©gralement littĂ©rale » Ă©tait incomprĂ©hensible sans l’ partir de la dissertation de Norbert von Hellingrath sur les PindarĂŒbertragungen 1910, le jugement portĂ© sur les traductions hölderliniennes du grec Ă©volue progressivement. En Ă©tablissant une distinction au sein de la rhĂ©torique grecque entre deux maniĂšres d’harmoniser chaque mot avec le contexte sĂ©mantique de la phrase, Hellingrath oppose une connexion douce » glatte FĂŒgung, dans laquelle tous les mots sont strictement subordonnĂ©s au contexte syntaxique, Ă  une connexion rude » harte FĂŒgung, comme celle qu’emploie Hölderlin, dans laquelle au contraire chaque mot tend Ă  s’isoler et Ă  devenir presque indĂ©pendant du contexte, de sorte que le sens global est souvent ouvert Ă  de multiples interprĂ©tations et que le lecteur a l’impression d’ĂȘtre devant une langue insolite et Ă©trangĂšre » Hellingrath, p. 23. Dans son essai La TĂąche du traducteur, Benjamin reprend la suggestion d’Hellingrath et distingue entre une traduction qui ne vise que la reproduction du sens et une traduction dans laquelle le sens n’est effleurĂ© par les vents du langage qu’à la maniĂšre d’une harpe Ă©olienne » Benjamin, p. 21, car, comme c’est le cas pour Hölderlin, l’objet du traducteur est prĂ©cisĂ©ment ce qui est incommunicable dans une langue. Les Ă©tudes qui, dans le sillage de Benjamin, tendent Ă  renverser le prĂ©jugĂ© traditionnel et Ă  voir dans les traductions de Hölderlin un vĂ©ritable paradigme poĂ©tologique se sont multipliĂ©es au point de privilĂ©gier un modĂšle de traduction foreignizing par opposition Ă  un modĂšle domesticating, dans lequel le traducteur prĂ©tend rester invisible Venuti, p. 5. Les prĂ©tendues erreurs de traduction de Hölderlin passent plutĂŽt dĂ©sormais pour des schopferische IrrtĂŒmer erreurs crĂ©atrices », Schadewaldt, p. 247 ou pour le rĂ©sultat d’une kĂŒnsterlische Gestaltungswille volontĂ© de crĂ©ation artistique », Schmidt, p. 1328.On ne saurait pourtant comprendre l’aspect le plus singulier des traductions de Hölderlin et de leur imitation formelle de l’original sans partir de l’objectif que ces traductions poursuivaient. Comme on l’a fait remarquer Binder, p. 21, Hölderlin n’avait pas l’intention d’enrichir de quelque maniĂšre que ce soit le patrimoine des traductions de la littĂ©rature allemande, mais plutĂŽt de se mesurer Ă  un problĂšme Ă  la fois personnel et historico-philosophique. Pour lui, il ne s’agissait ni plus ni moins que de pousser Ă  l’extrĂȘme le mode poĂ©tique grec par rapport au mode allemand ou hespĂ©rique, comme il le nomme dans ses Notes Ă  Sophocle, afin d’en exposer la nature propre et, en mĂȘme temps, d’en corriger » l’ la leçon limpide de la lettre Ă  Böhlendorf le thĂ©orĂšme selon lequel le libre usage du propre est la chose la plus difficile implique que les Grecs, pour qui le feu cĂ©leste et la passion sont l’élĂ©ment propre et national — et donc aussi le point faible —, trouveront leur Ăąge d’or dans ce qui leur est Ă©tranger, Ă  savoir dans la clartĂ© de l’exposition qu’Hölderlin appelle aussi sobriĂ©tĂ© junonienne ». Les HespĂ©riques, Ă  qui la sobriĂ©tĂ© et la clartĂ© de l’exposition appartiennent en propre, excelleront dans le feu et la passion cĂ©lestes, qui leur sont Ă©trangers, tandis qu’ils seront faibles et maladroits dans la limpiditĂ© de l’exposition. D’oĂč la complexitĂ© de la double opĂ©ration qui a lieu dans la traduction du grec d’une part, les Grecs, qui ont rĂ©pudiĂ© l’élĂ©ment qui leur Ă©tait propre pour exceller dans le don de l’exposition, sont ramenĂ©s, par l’accentuation de l’élĂ©ment oriental, Ă  leur Ă©lĂ©ment national, le feu cĂ©leste, qui est aussi leur faiblesse ; d’autre part, dans une symĂ©trie inverse, les HespĂ©riques, qui excellent dans la passion et le feu cĂ©leste qui leur sont Ă©trangers, confrontĂ©s au modĂšle grec dont ils corrigent les errements, sont rendus Ă  la clartĂ© de l’exposition, en quoi consiste pourtant leur n’est que relativement Ă  cette tĂąche ardue et double que le respect obsessionnel de la lettre et l’obscuritĂ© des traductions de Hölderlin acquiĂšrent leur vĂ©ritable signification la sobriĂ©tĂ© junonienne Ă  laquelle le poĂšte grec est parvenu est rendue opaque et presque illisible dans la mesure oĂč le traducteur hespĂ©rique voit la clartĂ© d’exposition qui lui est propre se plier Ă  l’exigence Ă©trangĂšre de la passion et de sa correction — et, en mĂȘme temps, faire signe en direction d’un Ă©lĂ©ment national faible et manquant. En d’autres termes, le libre usage du propre est une opĂ©ration bipolaire, dans laquelle le national et l’étranger, ce dont on hĂ©rite et l’altĂ©ritĂ© qui lui fait face, sont soudĂ©s dans un accord divergent, et seul le poĂšte dont la traduction risque sa propre langue dans cette tension est Ă  la hauteur de sa tĂąche. La traduction n’est donc pas une opĂ©ration littĂ©raire parmi d’autres elle est le lieu poĂ©tique privilĂ©giĂ© dans lequel s’instancie ce libre usage du propre qui, pour le poĂšte comme pour tout peuple, est la tĂąche la plus comprend qu’une telle tĂąche ne puisse ĂȘtre entreprise par un poĂšte en qui se conserveraient intacts les critĂšres communs du raisonnable. Comme Benjamin en avait eu l’intuition, dans cette opĂ©ration hardiment tendue entre deux polaritĂ©s opposĂ©es du langage, le sens plonge d’abĂźme en abĂźme, jusqu’à risquer de se perdre dans l’abysse insondable de la langue » Benjamin, p. 21. Il n’est question ici ni de dĂ©mence ni de folie mais d’un dĂ©vouement si extrĂȘme Ă  sa tĂąche qu’on n’hĂ©site pas Ă  sacrifier la perfection de la forme artistique Ă  un idiome poĂ©tique en ruines, dĂ©moli et, Ă  la limite, incomprĂ©hensible. AprĂšs ses traductions de Sophocle, Hölderlin s’acquitte de cette tĂąche paradoxale de deux maniĂšres successives d’abord, il choisit la forme poĂ©tique la plus Ă©levĂ©e de la tradition grecque, l’hymne, et, comme le montre Ă©loquemment le Hamburger Folioheft, la brise et la dĂ©sarticule mĂ©thodiquement au moyen d’une parataxe et d’une harte FĂŒgung poussĂ©es Ă  leur paroxysme ; ensuite — ce sont les poĂšmes de la tour » —, il choisit Ă  l’inverse la forme poĂ©tique la plus humble et la plus naĂŻve de la tradition nationale et s’en tient de maniĂšre monotone et rĂ©pĂ©titive Ă  sa simple structure rimĂ©e. La philosophie naĂźt au moment oĂč quelques hommes se rendent compte qu’ils n’ont plus le sentiment d’appartenir Ă  un peuple, qu’un peuple tel que celui auquel les poĂštes croyaient pouvoir s’adresser n’existe pas ou s’est changĂ© en quelque chose d’étranger et d’hostile. La philosophie est avant tout cet exil d’un homme au milieu des hommes, cette façon pour le philosophe d’ĂȘtre un Ă©tranger dans la ville oĂč il se trouve vivre et, envers et contre tout, continue Ă  demeurer, haranguant opiniĂątrement un peuple absent. La figure de Socrate illustre ce paradoxe de la condition philosophique il est devenu Ă  ce point Ă©tranger Ă  son propre peuple que celui-ci le condamne Ă  mort ; mais en acceptant cette condamnation, il adhĂšre encore Ă  son peuple comme celui que ce peuple a irrĂ©vocablement banni de son partir d’un certain moment, au seuil de la modernitĂ©, les poĂštes prennent eux aussi conscience qu’ils ne peuvent plus s’adresser Ă  un peuple, le poĂšte comprend lui aussi qu’il parle Ă  un peuple qui n’existe plus ou, s’il existe, ne peut ni ne veut l’écouter. Hölderlin incarne le moment oĂč ces contradictions explosent et oĂč le poĂšte doit se reconnaĂźtre philosophe ou — comme il l’écrit lui-mĂȘme dans une lettre Ă  Neuffer — trouver asile dans l’hĂŽpital de la philosophie. Il se rend compte que sa communautĂ© avec un peuple, qu’il appelait le national », est prĂ©cisĂ©ment ce qui lui manque, autrement dit ce point faible dans lequel il ne pourra jamais exceller poĂ©tiquement. D’oĂč la rupture de la forme poĂ©tique, la fragmentation paratactique de l’hymne ou la rĂ©pĂ©tition stĂ©rĂ©otypĂ©e des derniĂšres poĂ©sies ; d’oĂč l’acceptation inconditionnelle du diagnostic de folie dont son peuple l’a gratifiĂ©. Et pourtant, jusqu’au bout, il continue Ă  Ă©crire, cherchant obstinĂ©ment dans la nuit un chant allemand ». Le thĂ©orĂšme sur le libre usage du propre n’est pas le rĂ©sultat d’une pensĂ©e obscure, mais, Ă  y regarder de plus prĂšs, soulĂšve des problĂšmes concrets dont l’actualitĂ© est particuliĂšrement manifeste aujourd’hui. Il s’agit en fait de deux catĂ©gories utiles pour comprendre le dĂ©veloppement historique non seulement de chaque individu, mais aussi de chaque culture. Comme Carchia en a eu l’intuition, Hölderlin transforme le problĂšme poĂ©tique de la tragĂ©die en un problĂšme de philosophie de l’histoire Carchia, p. 72. Il appelle national et Ă©tranger les deux tensions fondamentales de l’Occident, l’une qui le porte Ă  se trouver dans ce qui lui est propre et l’autre qui le pousse Ă  devenir Ă©tranger Ă  lui-mĂȘme. Il va de soi que le propre et l’étranger, que Hölderlin illustre en opposant l’Allemagne Ă  la GrĂšce, appartiennent en rĂ©alitĂ© Ă  chaque individu et Ă  chaque culture pour reprendre les termes de Hölderlin, Ă  chaque nationalitĂ©. De toute Ă©vidence, l’histoire de l’Occident et de son immense succĂšs dans la modernitĂ© tient au fait qu’il n’hĂ©site pas Ă  abandonner presque inconditionnellement son propre Ă©lĂ©ment natal ses traditions religieuses et spirituelles pour exceller dans une dimension l’économico-technologique qui peut ĂȘtre dĂ©finie comme Ă©trangĂšre et dans laquelle, par ailleurs, selon le paradigme hölderlinien, il Ă©tait d’entrĂ©e de jeu destinĂ© Ă  exceller. Dans une telle situation, il est naturel que se produisent par contrecoup des tentatives de rĂ©cupĂ©rer d’une façon ou d’une autre l’élĂ©ment natal, c’est-Ă -dire de traduire » l’étranger dans les termes plus familiers de la tradition nationale ; mais il est inĂ©vitable que, comme le poĂšte selon Hölderlin, de telles tentatives achoppent sur des difficultĂ©s et des contradictions qu’elles ne parviennent pas Ă  surmonter. Le libre usage du propre est vraiment la chose la plus difficile. Hölderlin voulut faire l’épreuve, dans sa vie comme dans sa poĂ©sie, du conflit de ces deux tensions fondamentales et de leur possible rĂ©conciliation, quel que soit le prix Ă  payer pour cela. Dans cette pĂ©riode, la santĂ© mentale de Hölderlin n’était pas de nature Ă  compromettre sa luciditĂ©. En tĂ©moignent non seulement son intense productivitĂ© poĂ©tique et philosophique, mais encore son vif intĂ©rĂȘt pour les Ă©vĂ©nements de la vie politique de l’époque. C’est prĂ©cisĂ©ment Ă  l’occasion de cet engagement politique que, le 5 avril 1805, le problĂšme de sa folie explose pour la premiĂšre fois au-delĂ  de la sphĂšre privĂ©e et donne lieu Ă  un diagnostic mĂ©dical l’origine de cet engagement se trouve son amitiĂ© avec Isaac von Sinclair, il convient de s’attarder sur ce personnage, mĂ©morable Ă  bien des Ă©gards, qui exerça une influence dĂ©cisive sur la vie du poĂšte. Sinclair est nĂ© Ă  Hombourg en 1775 il avait cinq ans de moins que Hölderlin, dans une famille qui le destinait Ă  une carriĂšre politique au service du landgrave du petit État de Hesse-Hombourg. Son pĂšre avait Ă©tĂ© le prĂ©cepteur du landgrave et le jeune Sinclair fut Ă©duquĂ© avec les princes hĂ©rĂ©ditaires. AprĂšs deux ans d’études de droit Ă  l’universitĂ© de TĂŒbingen, il rencontre Hölderlin en mars 1795 Ă  l’universitĂ© de IĂ©na. Sinclair y Ă©tait venu Ă©tudier la philosophie et, au semestre d’hiver 1794-95, y avait assistĂ© aux confĂ©rences de Fichte sur la doctrine de la science. Dans une lettre de mars 1795, il annonce Ă  un ami qu’il a fait la connaissance du magister Hölderlin, un ami de cƓur instar omnium » Il est jeune et il est affable ; sa culture me fait rougir de moi-mĂȘme et m’incite Ă  l’émulation ; c’est en compagnie de cet aimable et rayonnant modĂšle que je compte passer le prochain Ă©tĂ© dans une maison solitaire avec un jardin. De ma solitude et de cet ami, j’espĂšre beaucoup. J’ai pensĂ© Ă  une place pour lui comme prĂ©cepteur des princes ; Ă  l’avenir, je voudrais Ă  tout prix l’avoir auprĂšs de moi » Hannelore Hegel, p. 30. De la communautĂ© de pensĂ©e qui se forme entre les deux amis pendant la pĂ©riode de IĂ©na tĂ©moignent les Philosophische Raisonnements, Satt gehen von Freuden des Tags zu ruhen die Menschen,Und Gewinn und Verlust wiiget ein sinniges HauptWohlzufrieden zu Haus ; leer steht von Trauben und Blumen,Und von Werken der Hand ruht der geschiiftige das Saitenspiel tont fern aus Giirten ; vielleicht, dassDort ein Liebendes spielt oder ein einsamer M annFerner Freunde gedenkt und der]ugendzeit ; und die BrunnenImmerquillend und frisch rauschen an duftendem in diimmriger Luft ertonen geliiutete Glocken,Und der Stunden gedenkt rufet ein Wiichter die auch kommet ein Wehn und regt die Gipfel des Hains auf,Sieh ! und das Schattenbild unserer Erde, der Mond,Kommet geheim nun auch ; die Schwiirmerische, die Nacht kommt,Voll mit Sternen und wohl wenig bekĂŒmmert um uns,GlĂ€nzt die Erstaunende dort, die Fremdlingin unter den Menschen,Über Gebirgeshohn traurig und priichtig herauf. La ville autour de nous repose ; la rue Ă©clairĂ©e fait silence,Et le fracas des voitures s’éloigne avec leurs des plaisirs dujour vont se reposer les les fronts pensifs pĂšsent pertes et grains,Sur le chemin de la maison ; vide de pampres et de fleurs,Sans cohue ni mains du travail, le marchĂ© calmĂ© une musique lointaine monte desjardins, peut-ĂȘtreUn amant joue -t-il lĂ -bas ou un homme solitaireQui pense Ă  ses amis au loin, Ă  la jeunesse ; et les fontainesToujours vives, toujours fraĂźches, jasent sur d’odorants dans l’air crĂ©pusculaire chantent les cloches tirĂ©esEt, gardien des heures, un veilleur en crie le qu’un petit vent se lĂšve, secoue le haut du bosquet,Regarde !Et la lune, cette terre fantĂŽme,Se lĂšve elle aussi secrĂšte ;et la mystique, la Nuit se lĂšve,CriblĂ©e d’étoiles et peu prĂ©occupĂ©e de nous,LĂ -bas brille l’enchanteresse, l’étrangĂšre parmi les hommes,Triste et splendide au-dessus des cimes des monts lĂ -haut. "La folie de Hölderlin" de Giorgio Agamben chronique d’une vie habitante Depuis presque un an, je vis chaque jour avec Hölderlin, ces derniers mois dans une situation d’isolement dans laquelle je n’aurais jamais pensĂ© me trouver. En prenant congĂ© de lui maintenant, sa folie me paraĂźt tout Ă  fait innocente comparĂ©e Ă  celle dans laquelle toute une sociĂ©tĂ© est tombĂ©e sans s’en rendre compte. » Je tire cette rĂ©flexion de la derniĂšre page du livre de Giorgio Agamben La follia di Hölderlin La folie de Hölderlin, rĂ©cemment publiĂ© chez Einaudi, une rĂ©flexion reprise par presque tous ses critiques en raison de son allusion explicite Ă  la rĂ©alitĂ© dans laquelle se trouve le monde d’aujourd’hui. Cependant, mĂȘme si le concept est clair, je ne suis pas entiĂšrement d’accord avec le terme "innocent". Quelle folie ne l’est pas ? Et il m’est Ă©galement difficile de parler de la folie comme de la condition dans laquelle l’ignorance, l’aveuglement, l’incompĂ©tence nous ont entraĂźnĂ©s. Par une curieuse coĂŻncidence, j’ai lu le livre d’Agamben immĂ©diatement aprĂšs celui du psychiatre allemand Uwe H. Peters, auteur de Robert Schumann et les treize jours avant l’asile Spirali, 2007. Bien que les deux auteurs procĂšdent en tournant autour d’une folie " historicisĂ©e " par une grande partie de la littĂ©rature romantique, les rĂ©sultats qu’ils visent sont diamĂ©tralement opposĂ©s. Alors que le psychiatre allemand, qui est aussi un profond connaisseur de musique, mĂšne une enquĂȘte clinique trĂšs serrĂ©e pour finalement Ă©mettre un diagnostic qui exclut la maladie mentale de son patient Robert Schumann, Agamben procĂšde dans d’autres directions, combinant les Ă©lĂ©ments purement historico-biographiques avec la dimension poĂ©tique, politique, religieuse et spirituelle sans vouloir rien prouver. D’autant plus que des doutes et des rĂ©serves sur la folie du grand poĂšte allemand ont Ă©tĂ© Ă©mis dans de nombreux milieux depuis le XIXe siĂšcle. L’analyse du philosophe ne prĂ©tend pas clore la discussion sur la condition de Hölderlin, mais plutĂŽt la laisser ouverte Ă  d’autres questions. Le livre s’ouvre sur la distinction faite par Walter Benjamin dans Le Narrateur L’historien est obligĂ© d’expliquer, d’une maniĂšre ou d’une autre, les Ă©vĂ©nements dont il s’occupe ; il ne peut se contenter de les prĂ©senter comme des exemples dans le cours du monde. C’est exactement ce que fait le chroniqueur, surtout chez ses reprĂ©sentants classiques, les chroniqueurs mĂ©diĂ©vaux, qui ont Ă©tĂ© les prĂ©curseurs des historiens modernes... ». Dans l’ouvrage d’Agamben — qui est divisĂ© en une introduction, une partie centrale qui rassemble des documents en partie inĂ©dits en Italie et un Ă©pilogue — on peut saisir les deux positions du chroniqueur et de l’historien. On sait que Hölderlin a vĂ©cu les 36 premiĂšres annĂ©es de sa vie "dans le monde" et les 36 derniĂšres "en reclus", si l’on peut appeler ainsi son sĂ©jour pendant lequel, aprĂšs un bref passage dans la clinique psychiatrique du professeur Ferdinand Autenrieth Ă  TĂŒbingen, il s’est retirĂ© dans la famille du charpentier Ernst Zimmer de 1807 Ă  sa mort. Homme instruit il avait lu son roman Hyperion, Zimmer a toujours fait preuve de respect et de bienveillance envers le poĂšte. Peut-ĂȘtre mĂȘme de l’affection. Et c’est lui qui, Ă  travers les lettres Ă©crites Ă  la mĂšre de FrĂ©dĂ©ric pour l’informer de la santĂ© de son fils, ou pour lui envoyer les comptes des dĂ©penses engagĂ©es, fournit le tĂ©moignage le plus minutieux de la vie quotidienne du pensionnĂ© d’exception. Qu’il soit bien ou malade, qu’il mange et ce qu’il mange, qu’il refuse de manger, qu’il se rĂ©veille ou se repose la nuit, qu’il se promĂšne dans le noir, qu’il joue du piano et ce qu’il joue... Zimmer a peut-ĂȘtre Ă©tĂ© plus attentif Ă  la vie de Hölderlin que son rĂŽle ne l’exigeait. En effet, la surveillance constante d’un Ă©tranger que l’on a la tĂąche de soigner, de prendre en charge et d’élever gĂ©nĂšre, Ă  la longue, une relation complexe, qui peut se rĂ©soudre soit par une tolĂ©rance sourde, soit par la comprĂ©hension d’indĂ©finissables enchevĂȘtrements sentimentaux de part et d’autre. Sans cela, Zimmer n’aurait pas pu exprimer, dans une lettre Ă  un ami en 1835, une dĂ©sapprobation voilĂ©e de la mĂšre de Frederick "Le malheureux Hölderlin Ă©tait condamnĂ© dĂšs le ventre de sa mĂšre. Alors que sa mĂšre Ă©tait enceinte de lui, elle fit le vƓu que si elle avait eu un garçon, elle le destinerait au Seigneur...". Un vƓu que Johanna Christiana Heyn, la fille bigote d’un pasteur protestant, a accompli presque jusqu’au bout, en forçant son fils Ă  devenir thĂ©ologien. Un destin auquel Hölderlin a finalement rĂ©sistĂ©, lorsqu’il a refusĂ© la proposition du chancelier Lebret de devenir curĂ© de Wolfenhaussen Ă  condition d’épouser sa fille. Friedrich Hölderlin par Franz Karl Hiemer, 1792 Les relations entre Hölderlin et sa mĂšre Ă©taient, comme on peut l’imaginer, souvent trĂšs tendues, mĂȘme si le poĂšte, conformĂ©ment aux conventions de la condition sociale Ă  laquelle il appartenait, a toujours Ă©vitĂ© d’exprimer ouvertement son dĂ©samour, s’il en avait un. À cet Ă©gard, Agamben a bien fait de publier les lettres du poĂšte Ă  sa mĂšre Johanna Christiana, qui montrent clairement non seulement la distance entre les deux, mais aussi l’ironie dont il Ă©tait capable en lui adressant d’improbables mots d’affection filiale. "Votre tendresse et votre excellente bontĂ©", Ă©crit Hölderlin dans une lettre de 1814, "Ă©veillent mon dĂ©vouement Ă  la reconnaissance... Je pense au temps que j’ai passĂ© avec vous, trĂšs rĂ©vĂ©rende mĂšre !". Avec beaucoup de gratitude. Votre exemple plein de vertu restera pour moi toujours inoubliable dans le lointain et m’encouragera Ă  suivre vos prĂ©ceptes et Ă  imiter un exemple si prĂ©cieux. Je professe ma sincĂšre dĂ©votion et me nomme son fils le plus dĂ©vouĂ©..." Un "fou" peut-il possĂ©der et dĂ©montrer une facultĂ© habituellement attribuĂ©e aux esprits les plus lucides ? Giorgio Agamben s’attarde Ă  juste titre sur cette ironie et sa difficile corrĂ©lation avec la folie, sans en tirer de conclusions faciles. Il convient de rappeler qu’à aucun moment, pendant les 36 annĂ©es que le poĂšte a passĂ©es Ă  TĂŒbingen, Johanna Christiana, seule administratrice du patrimoine familial, n’a rendu visite Ă  son fils chez le charpentier Zimmer. Dans cette maison, Hölderlin occupait une chambre au dernier Ă©tage, une piĂšce en forme de cercle, appelĂ©e pour cette raison "la tour", avec une vue enchanteresse sur le Neckar et sa vallĂ©e. Dans la tour, Ă  la place de sa mĂšre, le poĂšte recevait, rĂ©agissant presque toujours avec grĂące et Ă©tonnement, plus d’un visiteur inconnu, pour la plupart des admirateurs, qui, aprĂšs avoir lu ses incomparables vers ou le roman HypĂ©rion, voulaient faire connaissance avec l’auteur. L’un de ces visiteurs Ă©tait Wilhelm Waiblinger 1804-1830, Ă©tudiant au Stift, le sĂ©minaire thĂ©ologique de l’ancienne universitĂ© de TĂŒbingen, que Hölderlin avait lui-mĂȘme frĂ©quentĂ© 25 ans plus tĂŽt, alors que ses contemporains Hegel et Schelling y Ă©tudiaient Ă©galement. En plus d’ĂȘtre des camarades de classe, ils Ă©taient liĂ©s par une profonde amitiĂ© et une foi dans les mĂȘmes idĂ©aux. Tous trois critiquent, entre autres, l’arriĂ©ration des systĂšmes Ă©ducatifs de TĂŒbingen, et tous trois partagent un enthousiasme pour la RĂ©volution française. Wilhelm Waiblinger — que Hermann Hesse a choisi comme protagoniste de In Pressel’s Kiosk 1913, l’un des textes littĂ©raires les plus subtils et les plus fascinants jamais Ă©crits sur Hölderlin — s’est prĂ©sentĂ© au PoĂšte pour la premiĂšre fois en juillet 1822. Il avait dix-huit ans et n’avait plus que sept ans Ă  vivre. Il est mort Ă  Rome Ă  l’ñge de 25 ans. C’est un jeune homme peu sĂ»r de lui, passionnĂ©, fiĂ©vreux, enthousiasmĂ© par les Ɠuvres de cet Ă©trange habitant de la tour. En quĂȘte de lui-mĂȘme, d’une voie Ă  suivre, d’une Ɠuvre Ă  composer, Waiblinger a entrevu en Hölderlin, tout fou qu’il Ă©tait, une lumiĂšre capable de l’éclairer, de lui montrer un chemin. Il est retournĂ© le voir plusieurs fois, l’a promenĂ©, l’a observĂ©, l’a interrogĂ©, lui a montrĂ© ses vers, l’a Ă©coutĂ© lire son HypĂ©rion Ă  haute voix. Et il a tout consignĂ© scrupuleusement dans ses journaux intimes, qui allaient dĂ©boucher sur une biographie publiĂ©e Ă  titre posthume en 1831. C’est sur la qualitĂ© et la valeur de l’existence de Hölderlin qu’Agamben s’interroge finalement, et ce n’est pas un hasard si son livre est sous-titrĂ© Chronique d’une vie habitante. Mais qu’est-ce qu’une "vie habitante" ? Qu’est-ce que cela signifie ? Est-il possible de concevoir une vie qui ne l’est pas ? À certains Ă©gards, ce concept semble rappeler le concept de "vie authentique" dĂ©veloppĂ© par Heidegger, dont on sait le culte qu’il voue au grand poĂšte allemand, auquel le philosophe allemand a consacrĂ© l’un de ses essais les plus extraordinaires. Mais le vĂ©cu de Hölderlin Ă©voque plutĂŽt l’habitus, l’habitude, le choix d’un modus vivendi disjoint, discontinu, qui se libĂšre de toute possibilitĂ© de labeur, de compromis ou d’exception. Giorgio-Agamben Nous venons d’évoquer son amitiĂ© avec Hegel qui, dans les mĂȘmes annĂ©es oĂč Hölderlin commence Ă  dĂ©river vers une dimension insondable, Ă©labore sa logique triadique catĂ©gorique ĂȘtre, non-ĂȘtre, devenir sur laquelle dĂ©battra toute la recherche philosophique occidentale future. Et son ami poĂšte, avec l’existence qu’il a choisie, semble se placer en contradiction ouverte avec la formule infaillible du grand philosophe. L’état d’ĂȘtre et de non-ĂȘtre de Hölderlin ne peut se rĂ©soudre en un quelconque devenir, puisque la sphĂšre dans laquelle il est confinĂ© est un espace antitragique dans lequel il est, et en mĂȘme temps n’est pas, dans une indĂ©termination de la vie dĂ©pourvue d’oppositions, de conflits, oĂč le flux du temps lui-mĂȘme semble Ă©galement dĂ©pourvu de toute direction. Paradoxalement, c’est surtout la deuxiĂšme partie du parcours de Hölderlin — celle de la non-existence, de la vie "habitante" dans laquelle apparemment rien ne se passe — qui enflamme l’imagination de ses lecteurs, et sur laquelle presque tous les biographes, artistes, Ă©crivains, dramaturges et philosophes concentreront leur attention, comme le dĂ©montre ce trĂšs intĂ©ressant et dernier livre d’Agamben. Riccardo Garbetta, Magazine Oubliette, 17/03/2021. Vue de TĂŒbingen, aquarelle et tempera,anonyme, milieu du XVIIIĂšme tour oĂč habitait Hölderlin est la premiĂšre Ă  droite. Incipit comedia Il y a quelques annĂ©es, dans un ouvrage subtil et dĂ©licat, Polichinelle ou Divertissement pour les jeunes gens en quatre scĂšnes, Giorgio Agamben disait avoir ouvert le cycle des derniers labeurs ». Pour ĂȘtre ultimes, ceux-ci n’en sont pas moins inventifs et pĂ©nĂ©trants, que l’on songe au rĂ©cent Quand la maison brĂ»le, particuliĂšrement poĂ©tique. Ici et lĂ , Agamben revendique une continuitĂ© entre l’existence et le travail philosophique, et c’est sans doute pourquoi chaque livre est pour lui l’occasion de risquer son Ă©criture sur de nouveaux chemins, tout comme l’existence exigerait de chacun d’entre nous qu’on en remodĂšle quotidiennement la forme, ceci afin qu’elle nous enchante ou qu’elle ne s’abĂźme pas trop. Avancer en Ăąge s’accommode parfois d’une forme de sagesse. On sait le philosophe italien rĂ©tif Ă  bien des pratiques sociales ou des dĂ©cisions politiques, cependant une tonalitĂ© s’affirme avec le temps, un parti pris celui de la comĂ©die. Que celle-ci puisse se confondre avec l’exercice philosophique pourra sembler Ă  certains exagĂ©rĂ©, c’est cependant ce qu’Agamben soutenait dĂ©jĂ  dans Polichinelle. Il enfonce le clou avec La folie Hölderlin, un des enjeux de ce livre Ă©tant prĂ©cisĂ©ment de mettre en Ă©vidence ce qui dans la vie du poĂšte allemand participa de cette dĂ©rision divine » propre Ă  ce comique de tous les jours. En effet, le comique dont parle Agamben semble s’apparenter Ă  ce que Baudelaire nommait comique absolu », non pas un comique de gags oĂč l’homme s’élĂšve au-dessus de lui-mĂȘme pour se moquer de ce qui lui arrive mais un comique affectant toute la nature, ou mĂȘme le destin, la destinĂ©e. L’hypothĂšse du philosophe qui se fait ici chroniqueur de la vie de l’auteur des Remarques sur ƒdipe ou Antigone, c’est qu’Hölderlin, Ă  l’instar d’Hamlet, a revĂȘtu un manteau de folie, et que, quand bien mĂȘme les troubles qui l’affectent paraissent avĂ©rĂ©s, son retrait du monde participe d’une stratĂ©gie, d’une volontĂ©, d’une philosophie dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle a Ă©tĂ© incomprise de ses contemporains. L’appel du large Un mot sur la forme de cet ouvrage singulier. Il s’ouvre par un prologue et se clĂŽt par un Ă©pilogue, tous deux de factures philosophiques. Entre ces deux portes, se dĂ©ploient la chronique 37 annĂ©es 1806-1843 de la vie d’un homme Ă  la rĂ©putation dĂ©jĂ  installĂ©e mais frappĂ© d’un mal qui fait le dĂ©sespoir autour de lui. 37 annĂ©es oĂč, pourrait-on dire, rien n’arrive. En tant que chroniqueur Agamben rapporte des propos d’amis, cite des extraits de lettres d’Hölderlin et de ses visiteurs, des tĂ©moignages mais aussi des poĂšmes, tout en dĂ©roulant, pour ce qui concerne les premiĂšres annĂ©es, parallĂšlement Ă  la chronique hölderlinienne, une chronique du temps oĂč le journal de Goethe tient une bonne part. C’est un peu comme si l’on devait regarder deux Ă©crans en mĂȘme temps et inscrire l’histoire individuelle d’un poĂšte renommĂ© dans l’histoire tumultueuse d’une Europe en guerre oĂč l’Allemagne traverse une gestation compliquĂ©e elle n’existera en tant qu’empire ou Etat-nation qu’en 1871. Rien n’est plus Ă©loignĂ© des intentions de l’auteur de ce livre que de vouloir expliquer le destin d’une vie par le dĂ©roulement de faits historiques, censĂ©ment ordonnĂ©s. La chronique juxtapose sans hiĂ©rarchie, elle donne Ă  voir, pas Ă  comprendre. Elle raconte sans expliquer. Que ce contexte fĂ»t favorable Ă  Hölderlin pour interroger le sens des notions de propre » et de Ă©tranger », tout spĂ©cialement dans le cadre d’un vaste travail de traduction du grec vers l’allemand, semble assez Ă©vident ; mais il n’appartient pas au propos de cet ouvrage de questionner plus avant le sens du national » si prĂ©gnant dans la philosophie allemande de cette Ă©poque. Agamben prĂ©cise toutefois que d’un point de vue culturel et poĂ©tique, selon Hölderlin, une nation ou un pays ne s’accomplit pas en cultivant ce qui lui est le plus propre - le libre usage du propre est la chose la plus difficile » - mais en dĂ©veloppant ce qui lui est le plus Ă©tranger. Ce point est capital, il pourrait expliquer en partie la mauvaise rĂ©ception des textes grecs traduit par Hölderlin, celui-ci Ă©tant Ă  la recherche d’un quelque chose que ses contemporains n’aurait pas identifiĂ©. LĂ  oĂč on lui reprocha une obscuritĂ© certaine, il est Ă  croire qu’il cherchait Ă  rendre manifeste un Ă©lĂ©ment passionnel, dit aussi oriental, propre Ă  la pensĂ©e grecque mais refoulĂ© au profit d’une clartĂ© de l’ qu’il en soit de cette bipolaritĂ© national-Ă©tranger ou occidental-oriental, force est de constater que c’est l’acharnement au travail et l’enthousiasme qui l’accompagnait qui alertĂšrent l’entourage de Hölderlin quant Ă  son Ă©quilibre mental. Comme si Ă  travailler Ă  rendre passionnelle la langue allemande, le poĂšte s’était engagĂ© dans un processus d’altĂ©ration de tout son ĂȘtre dont il n’avait pas le contrĂŽle. Agamben Ă©crit dans le prologue La traduction n’est donc pas une opĂ©ration littĂ©raire parmi d’autres elle est le lieu poĂ©tique privilĂ©giĂ© oĂč s’instancie ce libre usage du propre qui, pour le poĂšte comme pour tout peuple, est la tĂąche la plus difficile . » Devenir Ă©tranger Ă  soi-mĂȘme pour une langue, un peuple ou un individu, c’est Ă  la fois s’accomplir et se perfectionner, mais c’est aussi encourir le risque de ne pas pas pouvoir revenir, comme on le dirait d’un nageur parti s’aventurer au large. Chronique du rien AprĂšs un passage de plusieurs mois dans une clinique de TĂŒbingen, Hölderlin sera hĂ©bergĂ© par un menuisier et sa femme, les Zimmer. Ernst Zimmer avait Ă©tĂ© un lecteur admiratif d’HypĂ©rion et dĂ©cida de venir en aide au poĂšte. Ce dernier habitera dans sa maison une tour donnant sur le Neckar, affluent du Rhin. Il y passera 36 annĂ©es, de 1807 Ă  1843. On dispose de peu d’informations quant Ă  la vie qu’il y mena. Il cultivait ses distances Ă  l’égard de ses visiteurs et de sa famille, comme l’atteste les lettres Ă  sa mĂšre, excessivement convenues. Agamben y voit une marque d’ironie, de mĂȘme que dans les titres » dont Hölderlin affuble ses visiteurs votre GrĂące, Excellence, sa MajestĂ©... Zimmer le dit, c’est la façon dont son hĂŽte signifie Ă  ceux qui viennent le voir qu’il souhaite qu’on le laisse tranquille. La vue depuis la chambre Ă©tait magnifique et l’on peut supposer qu’Hölderlin en profita pleinement. Il jouait du piano, capable de lire des partitions il prĂ©fĂ©rait jouer selon sa fantaisie, toujours d’aprĂšs Zimmer. Et en dehors de quelques jours ou nuits d’exception oĂč il fut agitĂ©, il Ă©tait plutĂŽt calme, mĂȘme si tous ses visiteurs persistent dans leur diagnostic de folie il faut dire qu’il marmonnait et que son obsĂ©quiositĂ© en dĂ©sarmait plus d’un. Calme, mais sujet Ă  d’importantes variations d’humeur, et trĂšs sensible aux variations mĂ©tĂ©orologiques. Par ailleurs, cette chronique n’a pas pour finalitĂ© de nous permettre de nous faire un avis sur la question, et mĂȘme si, contredisant lĂ©gĂšrement la prĂ©tention Ă  l’objectivitĂ© du chroniqueur, Agamben ne cesse de minimiser les comportements ou propos du poĂšte attestant son originalitĂ©, ce qui ressort de ce montage littĂ©raire, c’est une impression d’écoulement paisible, d’habitation harmonieuse ou cherchant Ă  l’ĂȘtre, ainsi qu’en tĂ©moignent les poĂšmes de la tour » que le philosophe rattache au genre de l’idylle, poĂšmes mi-descriptifs mi-lyriques abordant la nature et les saisons, ce rien » de tous les jours qui Ă  la fois reste le mĂȘme et varie sans arrĂȘt. Hölderlin marche, dans sa chambre ou Ă  l’extĂ©rieur de la maison, il lit, dĂ©clame, Ă©crit et ce pour ainsi dire sur commande. On lui rend visite, des amis, des admirateurs, lesquels perturbent la tranquillitĂ© du poĂšte et essuient parfois des refus. La grande distance qu’Hölderlin entretient avec ses visiteurs et que souligne son extrĂȘme obsĂ©quiositĂ© traduit la sensibilitĂ© qui est la sienne, une sorte de vulnĂ©rabilitĂ© face Ă  tout ce qui vient rompre une habitude. Il se liera toutefois avec un jeune auteur du nom de Waiblinger, au point de lui rendre visite, fait exceptionnel qui montre Ă  quel point la solitude du poĂšte est profonde, mĂȘme si elle ne semble pas le faire souffrir. Il parle souvent pour lui-mĂȘme et semble habitĂ© ». Pas seulement habitant », comme le dit le sous-titre du livre — chronique d’une vie habitante — mais habitĂ© donc, comme si l’habitation Ă©tait un processus double impliquant un investissement extĂ©rieur mais aussi intĂ©rieur, une habitation de soi par soi, une auto-affection oĂč le propre et l’étranger sont en dialogue terme de cette chronique, suit un Ă©pilogue dans lequel Agamben revient longuement sur cette question de l’habitation. L’expression de vie habitante » provient d’un de ces poĂšmes tardifs dits idylliques. Elle dĂ©signerait une maniĂšre d’habiter, de vivre, Ă  la fois ouverte sur ce qui est neuf et sur ce qui nourrit les habitudes et les consolide. Les habitudes ont de toute Ă©vidence une fonction protectrice eu Ă©gard Ă  la nouveautĂ© continuelle du monde qui advient, mais dans le cas qui nous occupe il semblerait que l’habitude s’accommode de l’intensitĂ© de ce qui vient au monde et que l’ habitant » se laisse traverser par tout ce qui arrive, quitte Ă  penser, et c’est le cas d’Hölderlin, que rien n’arrive, paradoxe qu’il faut tenter d’expliquer. Le continuum hölderlinien Selon Agamben, la vie habitante est une existence faisant la part belle Ă  l’impersonnel, cette force qui nous conduit et nous oriente sans que l’on acquiesce vraiment, la rĂ©flexion, la volontĂ© ne semblant pas ĂȘtre nĂ©cessaires pour vivre. Eu Ă©gard Ă  la crĂ©ation, toujours selon le philosophe italien, l’impersonnel est ce qui nous dĂ©passe, cette part non-individuĂ©e qui nous inspire. Dans Profanations et plus prĂ©cisĂ©ment dans le texte qui ouvre cet opus, Genius, on peut lire ces phrases vertigineuses L’intimitĂ© avec une zone de non-connaissance est une pratique mystique quotidienne, lors de laquelle Moi, dans une sorte d’ésotĂ©risme spĂ©cial et joyeux, assiste, le sourire aux lĂšvres, Ă  sa propre dĂ©bĂącle, et qu’il s’agisse de la digestion de la nourriture ou de l’illumination de l’esprit, tĂ©moigne incrĂ©dule de son propre Ă©vanouissement. » Face Ă  l’impersonnel comme Ă  notre gĂ©nie, nous ne sommes plus grand-chose, une maniĂšre d’ĂȘtre, plus ou moins heureuse, accommodant ou raccommodant le tissu de chaque jour ; et si Hölderlin Ă©crit pour ainsi dire jusqu’à son dernier jour et avec une facilitĂ© plutĂŽt dĂ©concertante, c’est qu’en lui la porte donnant sur l’impersonnel reste constamment ouverte, ce qui Ă  la fois le fragilise et lui confĂšre une puissance certaine. Lors d’un incendie s’étant dĂ©clarĂ© dans une maison voisine de la sienne, la famille Zimmer fut prise de panique. La scĂšne se dĂ©roulait la nuit mais d’aprĂšs le tĂ©moignage de Zimmer Hölderlin est restĂ© tranquille au fond de son lit ». Le gĂ©nie dĂ©nommĂ© Ă©galement ange-gardien nous protĂšge, selon la croyance populaire. Il dĂ©fait les peurs du Moi pour lui montrer le monde sous un autre angle, un autre point de vue. D’oĂč qu’on puisse dĂ©clarer fou l’ĂȘtre qui n’a pas peur, qui peut se passer d’autrui presque totalement, l’ĂȘtre qu’une promenade quotidienne aux abords de son domicile contente, celui qui ne se plaint pas mais voit toutefois dans ses semblables des crĂ©atures dont la proximitĂ© est plutĂŽt inquiĂ©tante. C’est que l’habitude qu’ont contractĂ© la plupart des ĂȘtre humains et qui consiste Ă  partager son intimitĂ© avec quelqu’un d’autre les a conduit Ă  oublier ce que cette facultĂ© exige de confiance, d’aveuglement peut-ĂȘtre. Pour Hölderlin, il semblerait qu’il y ait d’un cĂŽtĂ© la solitude, c’est-Ă -dire le dialogue du Moi avec son gĂ©nie impersonnel, et d’un autre la relation aux autres. Et quand bien mĂȘme Agamben Ă©crit que la vie habitante rend inopĂ©rante l’opposition entre public et privĂ©, au sens oĂč la chambre du poĂšte ne se distingue guĂšre d’une ambassade oĂč l’étiquette joue un rĂŽle de premiĂšre importance, il semble qu’Hölderlin ne soit jamais aussi libre que lorsqu’il est seul, ouvert Ă  l’infini du monde comme aux sources de la poĂ©sie. DĂ©pendant matĂ©riellement d’autrui, Hölderlin se montre infiniment reconnaissant auprĂšs de ceux qui l’aident mais plus que les humains c’est avec la nature qu’il converse et il n’est peut-ĂȘtre pas excessif de dire que si pour lui un dialogue est possible avec les humains, c’est dans la mesure oĂč ils se font l’expression du cosmos, dans la mesure oĂč la vie se trouve dans l’harmonie des saisons », pour citer l’un de ses poĂšmes de la de visiteurs d’Hölderlin ont soulignĂ© le manque de cohĂ©rence de ses propos et les nombreuses ruptures logiques qui caractĂ©risent sa derniĂšre maniĂšre d’écrire. Comme si la pensĂ©e se laissait porter par des vents instables, comme si l’existence ne cherchait plus Ă  s’opposer Ă  l’ordre des choses ou Ă  bĂątir un ordre artificiel mais Ă©pousait celui du monde, pour ainsi dire instinctivement. Singulier Ă  cet Ă©gard est le refus du poĂšte allemand de signer ses poĂšmes du nom d’Hölderlin, lui prĂ©fĂ©rant celui de Scardanelli ou Buarroti, de Rosa ou encore de Rosetti. Au quotidien, auprĂšs de ses visiteurs, Hölderlin se fait appeler bibliothĂ©caire » et non professeur. Il n’avait pas renoncĂ© Ă  la protection qu’accorde le statut social. Mais eu Ă©gard Ă  l’écriture, c’est Ă  d’autres masques qu’il a recours. Sa signature varie, peut-ĂȘtre selon le gĂ©nie qui l’inspire, cette personnalisation changeante de l’ a pu dire de l’individu et de ses libertĂ©s qu’ils Ă©taient une crĂ©ation du XVIIIĂšme siĂšcle. Avec Hölderlin, on pourrait avancer le contraire, dire qu’avec lui c’est l’heure de la dĂ©composition de l’individu qui a sonnĂ©. Agamben Ă©crit, au terme de son ouvrage Ni privĂ©e ni publique, sa vie habitante constitue peut-ĂȘtre en cela l’hĂ©ritage proprement politique que le poĂšte lĂšgue Ă  l’histoire de la pensĂ©e. » Si on tombe d’accord pour dire que le temps des grands hommes » est rĂ©volu et que l’individualisme a fait suffisamment de mal pour qu’on cesse de le brandir Ă  l’instar d’une valeur, la question reste cependant entiĂšre quant Ă  savoir Ă  quoi pourrait ressembler une intelligence collective prenant la nature pour guide. Hölderlin n’avait certes pas l’intuition des catastrophes Ă©cologiques Ă  venir, mais il avait nĂ©anmoins abdiquĂ© sa raison, la confiant Ă  d’autres puissances que celles du calcul et de l’intĂ©rĂȘt, de l’asservissement ou de l’orgueil. Beaucoup l’en plaignirent, certains, plus rares, saluĂšrent son tact. Pascal Gibourg, 22 avril 2022. La folie d’Agamben Le dernier livre, non encore traduit [mai 2021], du philosophe Giorgio Agamben La folie d’Hölderlin se termine par ces mots "Depuis presque un an, je vis chaque jour avec Hölderlin, dans un Ă©tat de solitude dans lequel je n’aurais jamais pu imaginer me trouver. Quand je lui dis au revoir maintenant, sa folie me semble tout Ă  fait innocente par rapport Ă  ce dans quoi toute une sociĂ©tĂ© s’est engouffrĂ©e sans s’en rendre compte". La folie collective Ă  laquelle se rĂ©fĂšre le philosophe italien est celle qui est apparue parmi nous tous Ă  cause de l’épidĂ©mie dans laquelle nous vivons. DĂšs le dĂ©but, Agamben a parlĂ© avec force — et Ă  la consternation de beaucoup — des mesures prises par les diffĂ©rents services pour tenter de contenir la propagation du virus en Italie. Il capture cela dans la version Ă©tendue de A che punto siamo ? [OĂč en sommes-nous ?] Soudain, des mesures qui n’avaient Ă©tĂ© adoptĂ©es que pendant les deux guerres europĂ©ennes — et encore pas avec autant de cruautĂ© — ont Ă©tĂ© mises en place, et Agamben n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  les qualifier de "cas exceptionnel" d’abord l’enfermement, puis la distanciation sociale et, enfin, l’isolement qui menaçait de devenir une habitude. Avec Pasolini, Weil et Benjamin Giorgio Agamben Rome, 1942, aprĂšs avoir soutenu une thĂšse sur la pensĂ©e politique de Simone Weil, frĂ©quente dans les annĂ©es 60 des personnalitĂ©s comme Elsa Morante, la poĂ©tesse autrichienne Ingeborg Bachmann et Pier Paolo Pasolini. Dans le film L’évangile selon saint Matthieu 1964, il joue le rĂŽle de Philippe, l’un des dix apĂŽtres. C’est aussi Ă  cette Ă©poque qu’il assiste aux sĂ©minaires de Heidegger en Provence Le Thor, parrainĂ©s par le poĂšte RenĂ© Char, tĂ©moignages, entre autres, qu’il recueille dans son dĂ©licieux livre Autoportrait dans l’atelier Adriana Hidalgo, 2019, oĂč il parle aussi avec tendresse de ses rencontres avec JosĂ© Paris, Ă  partir des annĂ©es 1970, il se lie d’amitiĂ© avec Pierre Klossowski et Italo Calvino, et dans ces annĂ©es-lĂ , il Ă©tudie Ă  l’UniversitĂ© de Haute-Bretagne, tout en faisant des Ă©tudes mĂ©diĂ©vales sa principale contribution sera Vestiges, PrĂ©-Textes et linguistiques. L’un des personnages principaux, Émile Benveniste, est prĂ©sent dans presque tous ses livres. En 1981, Agamben a dĂ©couvert dans les Archives Patay de la BibliothĂšque nationale un ensemble de documents Ă©crits de la main de Walter Benjamin, des manuscrits que le philosophe allemand a confiĂ©s Ă  Georges Bataille avant de quitter Paris en 1940. Ces matĂ©riaux Ă©taient fondamentaux pour une Ă©dition d’Arcade, une Ɠuvre inachevĂ©e du philosophe juif qui a terminĂ© sa vie Ă  Portbou. Agamben a enseignĂ© dans de nombreuses universitĂ©s italiennes et Ă©trangĂšres, notamment Ă  Venise, et a traduit son Ɠuvre dans de nombreuses langues. À cela s’ajoute la propagation de la peur, gĂ©rĂ©e par les politiciens, promue par les mĂ©dias apocalyptiques, et l’imposition croissante d’un modĂšle sain et durable sur le concept de vie biologique, qui a fait disparaĂźtre ce qui restait de l’idĂ©e de vie Ă©motionnelle et spirituelle. La substitution effrontĂ©e du concept de salut, objet de la foi religieuse, qui supposait la nature mortelle de l’homme, par la santĂ© proclamĂ©e par la mĂ©decine, obsĂ©dĂ©e par la durĂ©e illusoire des fonctions corporelles, est ce qui caractĂ©rise la nouvelle foi. La science. L’inquiĂ©tant manque de libertĂ© dans lequel nous nous trouvons, dit Giorgio Agamben, a Ă©tĂ© assumĂ© docilement par la plupart d’entre nous parce que le monde qui nous quitte maintenant est, en fait, dĂ©jĂ  terminĂ© et que nos vies avant la pandĂ©mie Ă©taient dĂ©jĂ  intolĂ©rables Ă  l’époque. Pour comprendre les affirmations d’Agamben dans leur contexte propre et le sens qui leur correspond, il est nĂ©cessaire de se tourner vers le travail Ă©tendu de ce lecteur et traducteur passionnĂ© de notre culture, dont le fruit le plus mĂ»r est les neuf volumes de Homo Sacer, un projet de vingt ans entre 1995 et 2015 Ă©dition complĂšte en italien Quodlibet, 2018 ; il existe une traduction espagnole des textes introductifs, Ă  l’exception du volume 2 Ă  Adriana Hidalgo. Dans l’archĂ©ologie philosophique singuliĂšre qu’il pratique, Agamben remet en question toute la tradition politique de l’Occident. S’appuyant sur une connaissance approfondie des disciplines qui ont dĂ©fini l’humanisme occidental philosophie, thĂ©ologie, droit, anthropologie, politique ou linguistique, Agamben entoure progressivement le concept central de vie nue ou vie sacrĂ©e des vies dĂ©pouillĂ©es de toute vertu humaine, de simples corps que l’État de terreur Auschwitz peut manipuler lĂ©galement ou mĂ©dicalement pour les soumettre et les contrĂŽler Ă  volontĂ©. Une connaissance approfondie de la thĂ©ologie occidentale, de Saint Augustin Ă  Jacob Tobis, est le fondement d’une archĂ©ologie qui dĂ©poussiĂšre les racines religieuses d’un monde apparemment sĂ©culaire et lui permet de condamner la naissance des nouvelles religions de notre temps et de la science. L’argent, avec ses perspectives sombres et sa mentalitĂ© d’entrepreneur. Dans certains de ses livres rĂ©cents Autoportrait dans l’atelier, 2017 et L’atelier, 2019, Agamben tourne son regard sur lui-mĂȘme, tend l’oreille pour enregistrer le palpitant de la vie qui avance inexorablement dans sa continuitĂ©. En quĂȘte d’un tĂ©moignage authentique qui lui permettrait de se faire une idĂ©e de ce qui constitue "l’homme poĂ©tique vivant sur terre" de Hölderlin, le philosophe compose de maniĂšre impressionnante un rĂ©cit des 36 annĂ©es de folie du poĂšte, soit la moitiĂ© de sa vie. Sa folie Ă©tait de vivre la souffrance maximale comme un diktat, dans lequel il n’y a pas de moi qui dĂ©cide pour lui-mĂȘme, mais plutĂŽt l’assomption de la vie comme une habitude impersonnelle, dans laquelle il n’y a pas de distinction entre le privĂ© et le public. Tel est l’hĂ©ritage politique du poĂšte. La leçon la plus dure de notre temps est que nous n’avons pas Ă©tĂ© créés pour rĂ©ussir, et que notre chance est l’échec, surtout dans l’art de vivre ; et ici nous devons nous rappeler ce vers de Hölderlin "LĂ  oĂč il y a le danger, il y a aussi ce qui sauve". Celui qui considĂšre la folie poĂ©tique comme la vie suprĂȘme est capable de dĂ©lĂ©gitimer toute forme de rĂ©ussite. Il est nĂ©cessaire de citer Ă  nouveau La folie Hölderlin "Si j’essaie d’illustrer la leçon politique que je crois pouvoir tirer de la vie du poĂšte qui vit dans une tour sur le Neckar — poursuit Agamben — il ne restera peut-ĂȘtre que des ragots et des bavardages. Il n’y a pas de lecteurs. Il n’y a que des mots sans titre". Mais le mot, comme le disait un vieux professeur d’allemand, a un grand pouvoir, et donc la folie d’Agamben dans son confinement avec Hölderlin consiste Ă  tĂ©moigner de cette folie une parole qui ne guĂ©rit pas, mais qui sauve. Gaetana Cafaro, 30 mai 2021. Hölderlin sur Pieface, notamment Il est trĂšs attentif aux temps, Hölderlin et Richesse de la nature. Agamben sur Pileface, notamment Quand la maison brĂ»le et Le nouvel ordre planĂ©taire. Hauts-de-France Le Mont-Houy reçoit ValĂ©rie Masson-Delmotte, climatologue et pointure du GIEC Calais rencontre de Breaking au dĂŽme des Cultures urbaines de Calais ce dimanche Infographie Le FIGRA, c’est le Graal» Tristan Waleckx ComplĂ©ment d’enquĂȘte sur France 2 animera, Ă  Douai, la cĂ©rĂ©monie de clĂŽture du festival Zutkerque une nouvelle comĂ©die musicale et un album pour le jeune Lilian Samedi, la toute nouvelle miss VallĂ©e de la Hem, Manon Lebas, a rencontrĂ© les adhĂ©rents de l’association La ComĂ©die musicale de Zutkerque dont elle est la marraine. Aulnoye-Aymeries tags accusateurs, une enquĂȘte interne menĂ©e au sein du théùtre 232U Il y a trois semaines, en marge d’un spectacle qui devait se tenir au 232 U, siĂšge de la compagnie du théùtre de Chambre, des inscriptions ont Ă©tĂ© taguĂ©es sur les routes de la Florentine pour dĂ©noncer des agressions au sein du théùtre. La direction lance une enquĂȘte interne et dĂ©pose plainte contre X. HPI » le jeune NoĂ©, Wattrelosien, poursuit son rĂȘve avec la grande famille » de la sĂ©rie DiffusĂ©e chaque jeudi sur TFI, HPI », dont la premiĂšre saison a Ă©tĂ© regardĂ©e par 10 millions de personnes, compte un jeune Wattrelosien NoĂ© Vandevoorde, 12 ans, poursuit l’aventure commencĂ©e il y a deux ans et incarne toujours le fils d’Audrey Fleurot. Douaisis les maires prĂ©occupĂ©s par les rodĂ©os sauvages Jeudi, un homme a Ă©tĂ© placĂ© en garde Ă  vue aprĂšs un passage Ă  l’hĂŽpital. Il s’est blessĂ© lors d’un rodĂ©o sauvage auquel il participait en scooter, Ă  Dechy. Un autre homme en moto-cross avait pris la fuite. Dans le Douaisis, les maires Ă©voquent leur grande difficultĂ© face Ă  cette pratique. À l’hĂŽpital de Calais, une prise en charge globale pour les patientes atteintes d’endomĂ©triose Depuis novembre, le centre hospitalier de Calais propose une meilleure prise en charge de l’endomĂ©triose. Une maladie mĂ©connue et mal diagnostiquĂ©e qui touche une femme sur dix en France. EndomĂ©triose une permanence EndoFrance Ă  partir de ce jeudi Ă  Calais Depuis novembre, le centre hospitalier de Calais propose une meilleure prise en charge de l’endomĂ©triose. Une permanence de l’association EndoFrance commence en juin. Trois mois aprĂšs la tempĂȘte Eunice, les maraĂźchers du Calaisis toujours dans la dĂ©tresse Le 18 fĂ©vrier, Eunice a causĂ© des dĂ©gĂąts importants chez les maraĂźchers de la rĂ©gion. Trois mois aprĂšs, nous sommes retournĂ©s voir Constanza et Camille Dezecache Ă  Balinghem. Le couple de maraĂźchers bio, qui a dĂ©butĂ© son activitĂ© en 2021, avait perdu ses deux serres. HarcĂšlement sexuel chez les pompiers Si tu tiens Ă  ta carriĂšre, tu la fermes» Justine* avait tout juste 19 ans lorsqu’elle a enfilĂ© la tenue de sapeur-pompier volontaire pour la premiĂšre fois, en 2019. Dans la Sambre, d’abord. Puis dans la mĂ©tropole lilloise, oĂč elle dit avoir subi des attouchements. HarcĂšlement sexuel chez les pompiers On menaçait de pourrir ma carriĂšre si je ne rĂ©pondais pas aux avances d’untel» Sarah* avait 25 ans lorsqu’elle est devenue la cible de plusieurs de ses collĂšgues pompiers. Quatre ans plus tard, celle qui porte toujours la tenue mais dans une autre caserne, raconte la difficultĂ© d’oser dĂ©noncer des faits de harcĂšlement. HarcĂšlement sexuel chez les pompiers le suicide d’une volontaire et l’impuissance de la justice Quatre pompiers de la caserne d’Hautmont, prĂšs de Maubeuge, ont Ă©tĂ© renvoyĂ©s en correctionnelle il y a quelques mois pour avoir diffusĂ© des vidĂ©os dĂ©nudĂ©es d’une jeune pompier volontaire. Cette derniĂšre avait mis fin Ă  ses jours fin 2020. Biennale LĂ  Haut de Tourcoing Ă  Saint-Omer, l'art lyrique fĂȘte le printemps Du 31 mai au 12 juin, la premiĂšre Biennale d'art lyrique LĂ  Haut propose une trentaine de spectacles, concerts et rĂ©citals dans toute la rĂ©gion et pour tous les publics, afin d'offrir un nouveau regard sur l'opĂ©ra. Aulnoy en dĂ©tention pour avoir terrorisĂ© des familles avec un couteau Ă  steak Cet homme, schizophrĂšne et placĂ© sous curatelle, originaire d’Anzin, Ă©tait jugĂ© la semaine passĂ©e au tribunal de Valenciennes pour des menaces de mort Ă  l’encontre de deux familles d’une rĂ©sidence. Le prĂ©venu a Ă©copĂ© d’un an de prison. Un pulvĂ©risateur agricole se renverse sur le rond-point Ă  l’entrĂ©e de GuĂźnes Ce lundi, aprĂšs 11 heures, un engin agricole s’est renversĂ© sur le rond-point de la Bien-assise Ă  GuĂźnes. La police municipale prĂ©sente sur place, rĂ©gule la circulation. Quartier Nation Ă  Calais, des riverains rĂ©clament la rĂ©novation de leur rĂ©sidence Lors de la rĂ©union publique dans le quartier Nation Ă  Calais, des riverains ont Ă©voquĂ© des logements oubliĂ©s » par le bailleur social TOH Terre d’Opale habitat. Belgique une grĂšve gĂ©nĂ©rale prĂ©vue mardi, la circulation des trains sera perturbĂ©e Selon la SNCB SociĂ©tĂ© nationale des chemins de fer belges, le rĂ©seau ferroviaire sera fermĂ© dans les provinces de LiĂšge, Luxembourg et Namur. Un service minimum est prĂ©vu lĂ  oĂč les effectifs seront suffisants pour le garantir. Partage d’électricitĂ© par le tunnel sous la Manche premiĂšre semaine rĂ©ussie» La premiĂšre semaine d’exploitation commerciale de l’interconnexion Ă©lectrique ElecLink a connu un vrai succĂšs, selon la sociĂ©tĂ©. A16 des Ăąnes aperçus sur l’autoroute entre Bonningues-lĂšs-Calais et Marquise Des embouteillages se sont formĂ©s ce lundi matin, entre Bonningues-lĂšs-Calais et Marquise, sur l’autoroute A16. En cause ? La prĂ©sence d’ñnes sur la chaussĂ©e. Un village nautique et plein d’initiations gratuites ce samedi Ă  Petit-Fort-Philippe La ville de Gravelines organise ce samedi sa traditionnelle Faites du nautisme ». Initiations gratuites au kayak de mer, Ă  la voile, au paddle, tarifs remisĂ©s sur les promenades en barque Ă©lectrique
 On vous rĂ©sume le programme. Boulogne la SNSM privĂ©e de canot pour une semaine au moins Le PrĂ©sident-Jacques-Huret », canot de l’antenne boulonnaise de la sociĂ©tĂ© nationale de sauvetage en mer SNSM, est en indisponibilitĂ© depuis samedi. Il devrait le rester au moins durant une semaine. À Coulogne, la pharmacie du Pont change de propriĂ©taire aprĂšs un dĂ©part Ă  la retraite GĂ©rĂ©e pendant trente-six ans par Florence Denimal, l’officine coulonnoise accueillera un nouveau propriĂ©taire ce mercredi. La Bourle Trappiste, le nouveau fromage de l’abbaye du mont des Cats L’abbaye a confectionnĂ© un nouveau fromage Ă  partir des vaches de race rouge flamande. Il sera disponible en juin en quantitĂ© limitĂ©e chez certains fromagers du territoire. Agression Ă  la seringue prĂšs de Lens, une jeune femme s’évanouit en pleine boĂźte de nuit Une jeune femme a perdu connaissance, dans la nuit de vendredi Ă  samedi, aprĂšs avoir Ă©tĂ© piquĂ©e en pleine boĂźte de nuit, prĂšs de Lens. Alors qu’une enquĂȘte de police est en cours, la prĂ©fecture lance un appel Ă  la prudence. Calais un migrant tuĂ© par un train alors qu’il dormait sur la voie ferrĂ©e Les faits se sont produits vers 6 heures, ce dimanche matin, Ă  Calais. Le migrant a Ă©tĂ© percutĂ© par un train de marchandises, derriĂšre IntermarchĂ© Beau-Marais. DiocĂšse de Lille Le nouvel archevĂȘque devra trouver une Église en marche», assure Ivan Pagniez Le curĂ© de la paroisse Saint-Jean XXIII Ă  Marcq-en-BarƓul, Ivan Pagniez, 64 ans, vient d’ĂȘtre nommĂ© administrateur du diocĂšse de Lille, en attendant que soit dĂ©signĂ© le successeur de Mgr Laurent Ulrich, nommĂ© archevĂȘque de Paris par le pape François, le 26 avril. Calais excĂ©dĂ©s par les aboiements de chiens, les voisins rĂ©agissent Dans le quartier Nation Ă  Calais, les riverains n’en peuvent plus. Cela fait trois ans qu’ils sont importunĂ©s par les aboiements des chiens de l’un de leurs voisins. Saint-Folquin 300 adoptions en une matinĂ©e, les poules ont la cote! Vendues pour Ă©chapper Ă  l’abattoir, en partenariat avec l’entreprise Poule pour tous, les poules de cette exploitation de Saint-Folquin ont vite trouvĂ© preneurs. Reportage. Des milliers de motards bĂ©nis Ă  la chapelle Notre-Dame de la route Ă  Gonnehem AprĂšs trois annĂ©es d’attente, les motards du Motartois ont pu de nouveau ĂȘtre bĂ©nis ce dimanche au pied de la chapelle Notre-Dame de la route Ă  Gonnehem. Des milliers de pilotes Ă©taient de la partie. 07 Mar 2020 18h47 Nathalie Kosciusko-Morizet Son agresseur dĂ©finitivement condamnĂ© C'est depuis New York, oĂč elle a posĂ© ses valises, que Nathalie Kosciusko-Morizet a appris le verdict... 01 Juil 2019 16h14 Nathalie Kosciusko-Morizet Ă  New York "J'ai vu mes fils se transformer" C'est ce qui s'appelle un changement radical. Sa carriĂšre politique derriĂšre elle, Nathalie... 25 AoĂ»t 2018 21h40 Nathalie Kosciusko-Morizet et ses fils Enfin rĂ©unis Ă  New York ! L'ancienne ministre s'est engagĂ©e dans une nouvelle aventure en fĂ©vrier Ă  New York. Cette... 07 FĂ©v 2018 17h57 Nathalie Kosciusko-Morizet Fini la politique, elle s'installe Ă  New York ! Battue aux municipales Ă  Paris puis battue aux lĂ©gislatives, l'ancienne Ă©toile montante de la... 12 Jan 2018 17h52 Nathalie Kosciusko-Morizet quitte la politique et a retrouvĂ© du travail... L'ancienne Ă©toile montante de la droite va finalement devoir renoncer Ă  ses ambitions. 07 Sep 2017 15h35 Nathalie Kosciusko-Morizet Son agresseur condamnĂ©, sa peine allĂ©gĂ©e ! On est loin des 5 000 euros rĂ©clamĂ©s par l'ancienne dĂ©putĂ©e... 11 Juil 2017 17h10 Nathalie Kosciusko-Morizet Au procĂšs de son agresseur, elle rĂ©clame 5000 euros La candidate malheureuse aux Ă©lections lĂ©gislatives voulait confronter l'homme qui s'en Ă©tait... 26 Juin 2017 14h03 Paul Belmondo affronte le Triathlon de Deauville, NKM s'absente... Le comĂ©dien a pris part Ă  cette course sous le soleil. 22 Juin 2017 17h32 Nathalie Kosciusko-Morizet Son agresseur prĂ©sumĂ© dit avoir "pris des coups" Vincent Debraize nie toujours s'en ĂȘtre pris physiquement Ă  l'ancienne ministre. 20 Juin 2017 12h09 Nathalie Kosciusko-Morizet Son agresseur prĂ©sumĂ© l'accuse de "simulation" ! La candidate battue en a-t-elle fait trop ? 17 Juin 2017 14h40 Nathalie Kosciusko-Morizet agressĂ©e Un suspect arrĂȘtĂ© et placĂ© en garde Ă  vue L'homme s'est rendu Ă  la police. 16 Juin 2017 14h53 Nathalie Kosciusko-Morizet agressĂ©e et sortie d'hĂŽpital "Je vais mieux" La candidate aux lĂ©gislatives donne de ses nouvelles. 16 Juin 2017 11h39 Nathalie Kosciusko-Morizet agressĂ©e Elle souffre d'un traumatisme crĂąnien L'ancienne ministre a passĂ© la nuit Ă  l'hĂŽpital Cochin, oĂč elle a subi une batterie... 15 Juin 2017 20h13 Nathalie Kosciusko-Morizet Son agression "physique" et "violente" racontĂ©e Un photographe a assistĂ© au malaise de la candidate alors qu'elle Ă©tait en tractage au coeur de Paris. 15 Juin 2017 11h20 Nathalie Kosciusko-Morizet fait un malaise aprĂšs une altercation dans Paris L'ancienne ministre et actuelle candidate connaĂźt une campagne de second tour trĂšs difficile dans sa... 06 Jan 2017 10h30 Nathalie Kosciusko-Morizet Son fils de 11 ans hospitalisĂ© aprĂšs un accident Un douloureux Ă©pisode pour le petit Paul-Élie. 24 Nov 2016 11h29 LĂ©a SalamĂ© enceinte Nathalie Kosciusko-Morizet le rĂ©vĂšle en direct La candidate malheureuse Ă  la primaire de la droite et du centre a publiquement parlĂ© d'un secret de... 21 Nov 2016 19h12 JoeyStarr et la rumeur Nathalie Kosciusko-Morizet Sa rĂ©ponse ! Quand le membre de NTM rĂ©agit Ă  une rumeur sur NKM et lui... 30 Sep 2016 15h05 Nathalie Kosciusko-Morizet Pause Boeuf fashion pendant la campagne ! Une campagne Ă©lectorale mĂšne souvent Ă  participer Ă  des Ă©vĂ©nements... 31 Juil 2016 13h39 Nathalie Kosciusko-Morizet MoquĂ©e sur sa pose lascive, elle en rit Une pause quelque peu lascive de Nathalie Kosciusko-Morizet prise en 2008 et reprise cette semaine dans Paris Match,... 11 Mar 2016 12h03 Nathalie Kosciusko-Morizet DivorcĂ©e aprĂšs 12 ans de mariage ! En politique comme dans la vie, c'est seule qu'elle affronte ses prochains dĂ©fis... MACIF Description de l'entreprise Entreprise de l'Économie Sociale, la Macif n'appartient ni Ă  des actionnaires, ni Ă  l'État, mais Ă  ses sociĂ©taires. Chaque jour, prĂšs de 10 000 salariĂ©s se mobilisent pour apporter la meilleure qualitĂ© de service Ă  nos 5,6 millions de sociĂ©taires et adhĂ©rents en assurances dommages, santĂ©-prĂ©voyance et finance-Ă©pargne. Rejoindre la Macif, c'est s'engager dans une entreprise qui innove et qui dĂ©veloppe ses expertises sur le marchĂ© globalisĂ© des services, notamment ceux de demain. C'est aussi s'engager dans une entreprise mutualiste, qui place les femmes et les hommes au coeur de sa stratĂ©gie de dĂ©veloppement, notamment grĂące Ă  notre politique de ressources humaines axĂ©e sur le dĂ©veloppement et le renforcement des compĂ©tences de nos salariĂ©s. Nous sommes Ă  la recherche d’un Conseiller commercial F/H pour notre agence d’ArmentiĂšres 59 280. Acteurs clĂ©s du fonctionnement de la Macif, les conseillers commerciaux guident et accompagnent les sociĂ©taires en fonction de leurs besoins liĂ©s Ă  leur projet de sein d’une Ă©quipe de 7 collaborateurs, vos principales missions sont RĂ©pondre aux besoins du sociĂ©taire par tĂ©lĂ©phone/en face Ă  faceOptimiser chaque contact pour mener des actions commerciales de fidĂ©lisation sur les produits MACIF adaptĂ©s aux besoins des sociĂ©taires IARD, SantĂ©/PrĂ©voyance, Finance/EpargneParticiper au dĂ©veloppement de l’activitĂ© de nos points d’accueil par de la prise de rendez vousVotre talent commercial et votre goĂ»t prononcĂ© pour la vente sont des gages de rĂ©ussite. Vous savez convaincre et Ă©tablir une relation de confiance en privilĂ©giant l’écoute ce poste est fait pour vous !Afin de vous accompagner, une formation professionnelle et rĂ©munĂ©rĂ©e vous sera dispensĂ©e en interne pour une durĂ©e de 3 mois. Elle alterne entre thĂ©orie et pratique sur nos produits, techniques de vente et outils informatiques, afin que vous ayez toutes les clĂ©s pour rĂ©ussir votre prise de poste. A la fin de cette formation, en cas de rĂ©ussite, vous recevrez la certification professionnelle CAPA CapacitĂ© Professionnelle en Assurance reconnue par l’Etat. PrĂ©sentation du poste Nous sommes Ă  la recherche d'un Conseiller commercial F/H pour notre agence d'ArmentiĂšres 59 280. Acteurs clĂ©s du fonctionnement de la Macif, les conseillers commerciaux guident et accompagnent les sociĂ©taires en fonction de leurs besoins liĂ©s Ă  leur projet de sein d'une Ă©quipe de 7 collaborateurs, vos principales missions sont RĂ©pondre aux besoins du sociĂ©taire par tĂ©lĂ©phone/en face Ă  faceOptimiser chaque contact pour mener des actions commerciales de fidĂ©lisation sur les produits MACIF adaptĂ©s aux besoins des sociĂ©taires IARD, SantĂ©/PrĂ©voyance, Finance/EpargneParticiper au dĂ©veloppement de l'activitĂ© de nos points d'accueil par de la prise de rendez vousVotre talent commercial et votre goĂ»t prononcĂ© pour la vente sont des gages de rĂ©ussite. Vous savez convaincre et Ă©tablir une relation de confiance en privilĂ©giant l'Ă©coute ce poste est fait pour vous !Afin de vous accompagner, une formation professionnelle et rĂ©munĂ©rĂ©e vous sera dispensĂ©e en interne pour une durĂ©e de 3 mois. Elle alterne entre thĂ©orie et pratique sur nos produits, techniques de vente et outils informatiques, afin que vous ayez toutes les clĂ©s pour rĂ©ussir votre prise de poste. A la fin de cette formation, en cas de rĂ©ussite, vous recevrez la certification professionnelle CAPA CapacitĂ© Professionnelle en Assurance reconnue par l' requises Vous avez un niveau Bac+2/3 dans le domaine commercial/relation client ou un niveau similaire justifiĂ© par votre expĂ©rience professionnellele sens du service client une Ă©coute active et une aisance orale une appĂ©tence commerciale une capacitĂ© d'adaptation et d'ouverture au changementun esprit d'Ă©quipe qui aide Ă  atteindre des objectifs collectifs Quelques informations supplĂ©mentaires Temps de travail 35h par semaine, du lundi au vendredi de 09h Ă  18h RĂ©munĂ©ration mensuelle brute fixe 27 euros 13Ăšme mois, prime de vacances et indemnitĂ© de lieu travail inclusRĂ©munĂ©ration variable annuelle en fonction des objectifs rĂ©alisĂ©sPrime de participation et intĂ©ressement avec accĂšs Ă  un plan d'Ă©pargne entreprise et retraiteOeuvres sociales du CSE dont tickets restaurant ...PossibilitĂ© d'Ă©volutions professionnelles au sein du groupe Aema accompagnĂ©es par un suivi de proximitĂ© managĂ©rial et RH DĂ©libĂ©rĂ© par la commission en sa sĂ©ance du 20 janvier 2020La commission a prĂ©sentĂ© dans ses prĂ©cĂ©dents rapports d'activitĂ© les conclusions de ses analyses sur le financement des partis politiques. Elle a ainsi rappelĂ© et prĂ©cisĂ© son rĂŽle en la matiĂšre. Le prĂ©sent avis s'inscrit dans la continuitĂ© de ces - LES PARTIS POLITIQUES ET LEURS OBLIGATIONS LÉGALESA. - La dĂ©finition du parti politiqueNi la Constitution ni la loi n'ont dĂ©fini de façon prĂ©cise la notion de parti politique. L'article 4 de la Constitution dispose qu'ils concourent Ă  l'expression du suffrage » et se forment et exercent leur activitĂ© librement ». La loi n° 88-227 du 11 mars 1988 modifiĂ©e relative Ă  la transparence financiĂšre de la vie politique se limite Ă  reconnaĂźtre que [les partis politiques] jouissent de la personnalitĂ© morale 1 ».Cette absence de dĂ©finition est source de difficultĂ©s dĂšs lors qu'il s'agit de fixer des principes et des rĂšgles de financement des partis politiques, et en particulier lorsqu'il s'agit de dĂ©terminer le champ d'application d'une loi sur le pourquoi le Conseil constitutionnel et le Conseil d'Etat sont venus, par une jurisprudence concordante, apporter des critĂšres de dĂ©finition de la notion de parti politique comme il suit. Au sens de la loi n° 88-227 du 11 mars 1988 prĂ©citĂ©e, est considĂ©rĂ©e comme parti politique la personne morale de droit privĂ© qui s'est assignĂ© un but politique - si elle est Ă©ligible Ă  l'aide publique articles 8 et 9 de la loi du 11 mars 1988 ou si elle a rĂ©guliĂšrement dĂ©signĂ© un mandataire articles 11 Ă  11-7 ; et- si elle dĂ©pose des comptes certifiĂ©s par un ou deux commissaires aux comptes auprĂšs de la commission article 11-7.Tout groupement qui s'est assignĂ© un but politique et qui, soit, est Ă©ligible Ă  l'aide publique, soit, a dĂ©signĂ© pour recueillir l'ensemble de ses ressources un mandataire une personne physique dĂ©clarĂ©e Ă  la prĂ©fecture ou une association de financement agréée par la commission jouit de la personnalitĂ© morale en application de l'article 7 de la loi du 11 mars 1988 et doit dĂ©poser chaque annĂ©e Ă  la commission ses comptes certifiĂ©s. BĂ©nĂ©ficier du statut d'association rĂ©gie par la loi de 1901 n'est donc pas une condition pour relever de la loi du 11 mars 1988, mĂȘme si ce statut est le plus souvent choisi par les partis montant de l'aide publique affectĂ© au financement des partis et groupements politiques est inscrit dans le projet de loi de finances et fait l'objet d'une rĂ©partition par dĂ©cret. Ce montant est divisĂ© en deux fractions Ă©gales - une premiĂšre fraction destinĂ©e au financement des partis et groupements en fonction de leurs rĂ©sultats au premier tour des Ă©lections Ă  l'AssemblĂ©e nationale avec des dispositions particuliĂšres pour les partis prĂ©sentant des candidats exclusivement outre-mer ;- une seconde fraction spĂ©cifiquement destinĂ©e au financement des partis et groupements reprĂ©sentĂ©s au attribuĂ©e Ă  un parti politique bĂ©nĂ©ficiaire de la premiĂšre fraction fait l'objet d'une modulation financiĂšre en cas de non-respect de la paritĂ© entre les candidats. En outre, les voix des candidats dĂ©clarĂ©s inĂ©ligibles sont dĂ©duites pour le calcul du montant de la premiĂšre fraction de l'aide seconde fraction de ces aides est attribuĂ©e aux partis et groupements politiques Ă©ligibles Ă  la premiĂšre fraction proportionnellement au nombre de membres du Parlement qui ont dĂ©clarĂ© au bureau de leur assemblĂ©e, au cours du mois de novembre, y ĂȘtre inscrits ou s'y outre, un parlementaire Ă©lu dans une circonscription qui n'est pas comprise dans le territoire d'une ou plusieurs collectivitĂ©s d'outre-mer ne peut pas se rattacher Ă  un parti qui n'a prĂ©sentĂ© des candidats que dans une ou plusieurs collectivitĂ©s d' le rattachement des parlementaires pour l'attribution de la seconde fraction de l'aide publique est disponible sur le site internet des deux - Les obligations lĂ©gales des partis politiquesAux termes de l'article 25 II de la loi n° 2017-1339 du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique, les dispositions de l'article 11-7, dans sa rĂ©daction rĂ©sultant de l'article 25 I 12° de cette mĂȘme loi, s'appliquent Ă  compter du premier exercice des partis ou groupements politiques ouvert postĂ©rieurement au 31 dĂ©cembre 2017. Les comptes de l'exercice 2018 sont, en consĂ©quence, les premiers comptes dĂ©posĂ©s Ă  la commission soumis aux dispositions nouvelles de la loi pour la confiance dans la vie politique et des textes qui en ont en application de l'article 11-7 de la loi n° 88-227 du 11 mars 1988 modifiĂ©e relative Ă  la transparence financiĂšre de la vie politique, les partis ou groupements bĂ©nĂ©ficiaires de tout ou partie des dispositions des articles 8 Ă  11-4 doivent - tenir une comptabilitĂ© selon un rĂšglement Ă©tabli par l'AutoritĂ© des normes comptables ANC ;- tenir une comptabilitĂ© qui retrace tant les comptes du parti ou groupement politique que ceux de tous les organismes, sociĂ©tĂ©s ou entreprises dans lesquels le parti ou groupement dĂ©tient la moitiĂ© du capital social ou des siĂšges de l'organe d'administration ou exerce un pouvoir prĂ©pondĂ©rant de dĂ©cision ou de gestion ;- tenir une comptabilitĂ© qui inclut les comptes des organisations territoriales du parti ou groupement politique dans des conditions dĂ©finies par dĂ©cret ;- arrĂȘter leurs comptes chaque annĂ©e ;- les faire certifier par deux commissaires aux comptes si les ressources annuelles du parti dĂ©passent 230 000 euros ou par un seul commissaire aux comptes si les ressources du parti sont infĂ©rieures ou Ă©gales Ă  ce seuil ;- transmettre, dans les annexes de ces comptes, les montants et les conditions d'octroi des emprunts souscrits ou consentis par eux, l'identitĂ© des prĂȘteurs ainsi que les flux financiers avec les candidats tenus d'Ă©tablir un compte de campagne en application de l'article L. 52-12 du code Ă©lectoral ;- les dĂ©poser au plus tard le 30 juin de l'annĂ©e suivante Ă  la commission qui les rend publics et assure leur publication au Journal comptabilitĂ© doit pour la premiĂšre fois respecter les prescriptions du rĂšglement n° 2018-03 du 12 octobre 2018 relatif aux comptes d'ensemble des partis ou groupements politiques qui portent notamment sur l'Ă©tablissement et la prĂ©sentation des comptes d' rĂšglement de l'ANC n° 2018-03 a Ă©tĂ© homologuĂ© par arrĂȘtĂ© du 26 dĂ©cembre 2018 publiĂ© au Journal officiel du 30 dĂ©cembre 2018. Ce document a une valeur rĂ©glementaire et s'applique aux comptes d'ensemble des partis ou groupements politiques affĂ©rents aux exercices ouverts Ă  compter du 1er janvier 2018. Il s'agit d'un changement de mĂ©thode technique relatif Ă  la mission des commissaires aux comptes dans les partis et groupements politiques entrant dans le champ d'application de la loi n° 88-227 du 11 mars 1988 a Ă©tĂ© mis Ă  jour par la Compagnie nationale des commissaires aux comptes en mai 2019 Ă  la suite de l'homologation du nouveau rĂšglement comptable. Cet avis technique porte notamment sur les missions et les aspects particuliers de l'audit mis en Ɠuvre dans le cadre de la certification des comptes d'ensemble des formations ailleurs, il ressort de l'avis du 28 novembre 2011 du Haut Conseil du commissariat aux comptes H3C 2 que l'ensemble des normes d'exercice professionnel sont applicables aux commissaires aux comptes des partis et groupements commission doit, en application de l'article 11-7 de la loi du 11 mars 1988 prĂ©citĂ©e, s'assurer du respect par les partis politiques des obligations prĂ©vues au mĂȘme article. Ainsi, lorsque le lĂ©gislateur dĂ©cide de renforcer les obligations prĂ©vues Ă  l'article 11-7 prĂ©citĂ©, comme cela a Ă©tĂ© le cas Ă  l'occasion de la loi n° 2017-1339 du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique, la commission doit vĂ©rifier le respect de ces nouvelles obligations, ce qui de facto augmente les cas pour lesquels elle est susceptible de constater le non-respect d'une obligation lĂ©gale par un parti prĂ©sent, pouvaient ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme n'ayant pas respectĂ© leurs obligations lĂ©gales, les partis politiques qui ne dĂ©posaient pas leurs comptes dans le dĂ©lai fixĂ© par la loi, qui dĂ©posaient des comptes non certifiĂ©s ou qui faisaient l'objet d'un refus de certification par les commissaires aux comptes et tous les partis pour lesquels la commission constatait des comptes certifiĂ©s avec un pĂ©rimĂštre comptable incomplet. S'ajoutait Ă  cette liste, le cas envisagĂ© par le Conseil d'État CE, 9 juin 2010, Assoc. Cap sur l'avenir 13, req. n° 327423, celui de comptes certifiĂ©s dĂ©posĂ©s mais comportant une incohĂ©rence convient dĂ©sormais d'ajouter les partis politiques qui ne respecteraient pas les nouvelles obligations issues de la loi pour la confiance dans la vie politique en prĂ©sentant - des comptes non Ă©tablis et prĂ©sentĂ©s conformĂ©ment au rĂšglement comptable de l'ANC ;- des comptes dont le pĂ©rimĂštre n'inclurait pas les comptes des organisations territoriales du parti ;- des comptes dont l'annexe ne mentionnerait pas les montants et les conditions d'octroi des emprunts souscrits ou consentis, l'identitĂ© des prĂȘteurs ainsi que les flux financiers avec les candidats tenus d'Ă©tablir un compte de campagne en application de l'article L. 52-12 du code constat par la commission du respect ou du non-respect des obligations lĂ©gales dĂ©termine les partis politiques qui sont susceptibles de bĂ©nĂ©ficier ou non pour l'avenir des dispositions de la loi du 11 mars 1988 Ă  savoir - l'aide publique directe si le parti y est Ă©ligible ;- la dispense du contrĂŽle de la Cour des comptes dans le mĂȘme cas 3 ;- le droit Ă  la rĂ©duction d'impĂŽt prĂ©vue au 3 de l'article 200 du code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts pour les dons et cotisations ;- le droit de financer une campagne Ă©lectorale ainsi qu'un autre parti ce qui concerne le dernier point, la jurisprudence administrative 4 a prĂ©cisĂ© Ă  plusieurs reprises que les partis politiques pour lesquels la commission avait constatĂ© le non-respect de leurs obligations lĂ©gales se voyaient de fait privĂ©s du droit de financer une campagne Ă©lectorale ainsi qu'un autre parti perte de l'aide publique et la perte du droit Ă  la rĂ©duction d'impĂŽt sont expressĂ©ment prĂ©vues par l'article 11-7 de la loi du 11 mars 1988 prĂ©citĂ©e dont le caractĂšre automatique en cas de non-respect constatĂ© a Ă©tĂ© abandonnĂ© depuis la loi n° 2017-286 du 6 mars 2017 tendant Ă  renforcer les obligations comptables des partis politiques et des candidats. La perte de l'aide publique et du droit Ă  la rĂ©duction d'impĂŽt est ainsi laissĂ©e Ă  l'apprĂ©ciation de la commission quant Ă  son application et sa 11-7 dispose en effet que Si la commission constate un manquement aux obligations prĂ©vues au prĂ©sent article, elle peut priver, pour une durĂ©e maximale de trois ans, un parti ou groupement politique du bĂ©nĂ©fice des dispositions des articles 8 Ă  10 de la prĂ©sente loi et de la rĂ©duction d'impĂŽt prĂ©vue au 3 de l'article 200 du code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts pour les dons et cotisations consentis Ă  son profit, Ă  compter de l'annĂ©e suivante. »Ce pouvoir d'apprĂ©ciation accordĂ© Ă  la commission lui permet, dans le cadre d'une procĂ©dure contradictoire et sous le contrĂŽle du juge, d'adapter sa dĂ©cision Ă  la gravitĂ© des faits l'ayant conduit Ă  constater le non-respect de l'article 11-7 au regard des explications ou de l'absence d'explication avancĂ©es par les partis concernĂ©s et du motif retenu pour considĂ©rer qu'un parti politique n'a pas respectĂ© ses obligations lĂ©gales absence de dĂ©pĂŽt, dĂ©pĂŽt hors dĂ©lai, comptes non certifiĂ©s
, la commission adapte sa dĂ©cision et notamment la durĂ©e de la privation des droits ouverts aux partis politiques soumis au rĂ©gime de la loi du 11 mars 1988 ailleurs, l'article 25 de la loi n° 2017-1339 du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique a introduit Ă  l'article 11-9 de la loi du 11 mars 1988 prĂ©citĂ©e des dispositions crĂ©ant des sanctions pĂ©nales encourues par les dirigeants de partis ou groupements politiques mĂ©connaissant leurs obligations le fait pour un dirigeant de droit ou de fait d'un parti ou groupement politique de ne pas dĂ©poser les comptes du parti ou groupement qu'il dirige dans les conditions fixĂ©es Ă  l'article 11-7 est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende ».Le tableau rĂ©capitulatif prĂ©sentĂ© Ă  la suite du prĂ©sent avis reprend pour chaque parti le sens de la dĂ©cision et, le cas Ă©chĂ©ant, la portĂ©e des - DES DONNÉES GÉNÉRALES SUR LES COMPTES DES PARTIS POUR L'EXERCICE 2018A. - Le nombre de formations politiques concernĂ©esAu total 533 formations Ă©taient tenues de dĂ©poser des comptes certifiĂ©s par un ou deux commissaires aux comptes au plus tard le 1er juillet 2019 5 pour l'exercice 2018, parmi lesquelles 35 Ă©ligibles Ă  l'aide publique au titre des Ă©lections lĂ©gislatives de 2017 et 498 non Ă©ligibles Ă  l'aide publique directe mais ayant disposĂ© pour l'annĂ©e 2018 d'au moins un mandataire chargĂ© de recueillir des 2019, 88 formations politiques tenues de dĂ©poser des comptes Ă  la commission ne l'ont pas fait, soit 17 %. Ce pourcentage Ă©tait de 23 % en 2018 et de 26 % en 2017. Les sanctions pĂ©nales encourues en cas d'absence de dĂ©pĂŽt de comptes certifiĂ©s semblent ĂȘtre la raison principale de cette dĂ©crue. Il est Ă  noter que pour une grande majoritĂ© des cas, sont concernĂ©s des partis politiques en sommeil ou sans activitĂ© n'ayant jamais procĂ©dĂ© aux formalitĂ©s de dissolution ou Ă  leur si un parti ne souhaite plus ĂȘtre soumis aux dispositions de la loi du 11 mars 1988, il lui appartient de mettre fin aux fonctions de son mandataire ou de dĂ©cider de sa dissolution et d'en informer la commission. De trop nombreux partis politiques ne dĂ©posant plus leurs comptes ne mettent pas formellement fin aux fonctions de leur mandataire ou n'informent pas la commission de leur deux autres cas de figure sont Ă©galement Ă  l'origine de comptes non premier porte sur les partis politiques créés dans l'annĂ©e concernĂ©e par l'exercice au titre duquel un compte doit ĂȘtre dĂ©posĂ© Ă  la commission. Une minoritĂ© d'entre eux considĂšre que l'absence d'ouverture d'un compte bancaire ou de recette encaissĂ©e les dispense de dĂ©poser un compte. Or, l'absence d'ouverture d'un compte bancaire ou l'absence de recettes en faveur du mandataire ou du parti n'a pas d'incidence sur cette obligation. Dans cette hypothĂšse, le parti doit dĂ©poser des comptes d'ensemble sans recette certifiĂ©s par un commissaire aux comptes. Le commissaire aux comptes est dĂšs lors en charge de vĂ©rifier qu'il n'y a eu aucun mouvement financier sur l'exercice et de certifier les comptes de la formation second a trait aux partis ayant dĂ©cidĂ© de ne plus relever de la loi du 11 mars 1988 dans l'annĂ©e concernĂ©e, soit parce qu'ils ont dĂ©cidĂ© de leur dissolution, soit parce qu'ils ne disposent plus de mandataire. LĂ  encore, quelques partis politiques s'interrogent quant Ă  l'obligation de faire certifier leurs comptes et de les dĂ©poser Ă  la commission pour un dernier exercice dont la durĂ©e peut ĂȘtre trĂšs courte. Cependant, au regard de l'obligation de dĂ©poser des comptes annuels prĂ©vue Ă  l'article 11-7 de la loi du 11 mars 1988, la commission considĂšre que les partis concernĂ©s doivent dĂ©poser des comptes d'ensemble, Ă©tablis sur une pĂ©riode comprise entre le 1er janvier et la date Ă  partir de laquelle ils ne relĂšvent plus de la loi du 11 mars - La synthĂšse de la conformitĂ© des dĂ©pĂŽtsLes partis visĂ©s par l'obligation de dĂ©pĂŽt ont Ă©tĂ© invitĂ©s, par circulaire, Ă  produire leurs comptes au plus tard le 1er juillet la commission interroge, dans le cadre d'une procĂ©dure contradictoire, les partis politiques concernĂ©s sur les formalitĂ©s de prĂ©sentation et d'Ă©laboration des comptes, sur la cohĂ©rence gĂ©nĂ©rale des comptes, sur la nature et l'origine des fonds perçus par le mandataire ainsi que leurs modalitĂ©s de perception, sur la clarification du pĂ©rimĂštre de certification et sur les financements entre formations au regard des nouvelles obligations issues de la loi pour la confiance et du nouveau rĂšglement comptable qui en dĂ©coule, la commission a dĂ» adapter et Ă©tendre ses points de contrĂŽle et de vĂ©rification voir infra l'exercice du contrĂŽle de la commission, point II. BA l'issue de cette pĂ©riode d'instruction, la commission s'est prononcĂ©e sur le respect des obligations prĂ©vues Ă  l'article 11-7 de la loi du 11 mars 1988 en ses sĂ©ances des 14 octobre, 9 dĂ©cembre et 16 dĂ©cembre publiĂ©s 6 sur le site internet de la commission, 445 comptes dĂ©posĂ©s soit 83 % au regard du nombre de partis tenus de dĂ©poser des comptes.Les listes des partis sont jointes en annexe du prĂ©sent DĂ©pĂŽts conformes 413 soit 93 % des comptes dĂ©posĂ©s dont - 404 comptes certifiĂ©s sans norme d'exercice professionnel 700 relative au rapport du commissaire aux comptes sur les comptes annuels et consolidĂ©s Ă©nonce que le commissaire aux comptes formule une certification sans rĂ©serve lorsque l'audit des comptes qu'il a mis en Ɠuvre lui a permis d'obtenir l'assurance Ă©levĂ©e, mais non absolue du fait des limites de l'audit, et qualifiĂ©e, par convention, d'assurance raisonnable que les comptes, pris dans leur ensemble, ne comportent pas d'anomalies significatives ».- 9 comptes certifiĂ©s avec rĂ©serves sont de portĂ©e et de nature trĂšs variables. La norme d'exercice professionnel prĂ©citĂ©e Ă©nonce que le commissaire aux comptes formule une certification avec rĂ©serve pour dĂ©saccord lorsqu'il a identifiĂ© au cours de son audit des comptes des anomalies significatives et que celles-ci n'ont pas Ă©tĂ© corrigĂ©es ; que les incidences sur les comptes des anomalies significatives sont clairement circonscrites et que la formulation de la rĂ©serve est suffisante pour permettre Ă  l'utilisateur des comptes de fonder son jugement en connaissance de cause. Le commissaire aux comptes formule une certification avec rĂ©serve pour limitation lorsqu'il n'a pas pu mettre en Ɠuvre toutes les procĂ©dures d'audit nĂ©cessaires pour fonder son opinion sur les comptes ; que les incidences sur les comptes des limitations Ă  ses travaux sont clairement circonscrites et que la formulation de la rĂ©serve est suffisante pour permettre Ă  l'utilisateur des comptes de fonder son jugement en connaissance de cause ».- DĂ©pĂŽts non conformes 32 soit 7 % des comptes dĂ©posĂ©s dont - 25 comptes certifiĂ©s par un ou deux commissaires aux comptes dĂ©posĂ©s hors dĂ©lai aprĂšs le 1er juillet 2019 dont 1 compte certifiĂ© avec rĂ©serve ;- 2 comptes certifiĂ©s par un commissaire aux comptes dont la prĂ©sentation et l'Ă©tablissement ne respectaient pas les rĂšgles du rĂšglement n° 2018-03 du 12 octobre 2018 relatif aux comptes d'ensemble des partis ou groupements politiques dont un dĂ©posĂ© hors dĂ©lai ;- 5 comptes dĂ©posĂ©s hors dĂ©lai et non certifiĂ©s par un ou deux commissaires aux Comptes non dĂ©posĂ©s 88 soit 17 % des formations tenues de dĂ©poser des comptes.Les comptes publiĂ©s sont accompagnĂ©s d'un extrait du rapport du ou des commissaires aux comptes lorsque figuraient des rĂ©serves ou observations importantes. Chaque fois qu'elle l'a estimĂ© nĂ©cessaire, la commission a Ă©galement joint Ă  la publication des comptes ses observations tendant Ă  prĂ©ciser une information ou une correction, voire Ă  attirer l'attention du lecteur sur un aspect des Ă©changes ayant eu lieu avec le parti durant l'instruction des comptes. Enfin, figure Ă  la suite du prĂ©sent avis, un tableau de synthĂšse des dĂ©cisions de la commission quant Ă  la durĂ©e de la privation du droit au bĂ©nĂ©ficie de l'aide publique et du droit Ă  la rĂ©duction d'impĂŽt pour les partis politiques n'ayant pas respectĂ© leurs obligations - Les donnĂ©es chiffrĂ©es brutes concernant les 440 formations ayant dĂ©posĂ© des comptes certifiĂ©s exploitables y compris ceux dĂ©posĂ©s hors dĂ©lai- 178 formations ont connu un exercice dĂ©ficitaire ;- 243 formations ont connu un exercice excĂ©dentaire ;- 19 formations ont dĂ©gagĂ© un rĂ©sultat d'exercice dĂ©ficit cumulĂ© des partis dĂ©ficitaires s'Ă©lĂšve Ă  6,49 millions d'euros tandis que le solde cumulĂ© des partis excĂ©dentaires s'Ă©lĂšve Ă  58,83 millions d'euros, soit un solde global excĂ©dentaire de 52,35 millions d'euros. Pour l'exercice 2017, le solde global Ă©tait dĂ©ficitaire pour un montant de 13,21 millions d' commission rappelle que ne sont publiĂ©s que les comptes d'ensemble des formations politiques au sein desquels les retraitements comptables sont nombreux. Ainsi, les partis politiques peuvent intĂ©grer dans leurs comptes un grand nombre d'entitĂ©s de nature diffĂ©rente organisation territoriale Ă  objet politique, institut de formation, maison d'Ă©dition, imprimerie, etc.. De surcroĂźt, cette intĂ©gration porte sur une multitude d'opĂ©rations selon des mĂ©thodes qui peuvent varier d'un parti Ă  l'autre intĂ©gration des Ă©critures, intĂ©gration globale, intĂ©gration directe, par palier. Par ailleurs, il s'agit d'une comptabilitĂ© d'engagement qui tient compte des produits et charges non seulement acquis mais Ă©galement pourquoi toute analyse Ă  partir de ces seules donnĂ©es doit ĂȘtre menĂ©e avec est Ă  noter que les partis politiques devaient pour la premiĂšre fois faire figurer au sein de l'annexe de leurs comptes, les flux financiers avec les candidats tenus d'Ă©tablir un compte de campagne en application de l'article L. 52-12 du code Ă©lectoral » en application de l'article 25 de la loi n° 2017-1339 du 15 septembre 2017 pour la confiance pour la vie outre, le contenu de l'annexe aux comptes relatif aux interventions financiĂšres des partis politiques auprĂšs des candidats a Ă©tĂ© considĂ©rablement enrichi par le rĂšglement comptable. Doivent notamment figurer une liste des prĂȘts octroyĂ©s Ă  des partis ou des candidats, un Ă©tat des prestations de services facturĂ©es aux candidats ventilĂ©es par catĂ©gorie d'Ă©lection, un Ă©tat des contributions et des prises en charges de frais de campagnes Ă©lectorales ventilĂ©es par catĂ©gorie d' Evolution gĂ©nĂ©rale des dĂ©penses et des recettes Montant en euros2012201320142015201620172018Total des produits228 384 998199 634 627190 665 262196 622 721209 873 110209 238 405217 358 805Total des charges282 441 779192 941 874193 070 959191 309 297185 570 034222 450 365165 113 152Moyenne des charges963 965488 460603 347583 260528 690557 520375 257MĂ©diane des charges18 34613 11624 38517 99119 14415 9329 907Le montant total des produits est en hausse par rapport aux comptes de l'exercice 2017, annĂ©e marquĂ©e par l'Ă©lection prĂ©sidentielle et les Ă©lections lĂ©gislatives durant laquelle les appels de fonds ont Ă©tĂ© nombreux. Cette particularitĂ© s'explique notamment par la perception par le Parti socialiste de produits exceptionnels d'un montant de 50,5 millions d'euros en 2018 et correspondant en partie Ă  la vente de son siĂšge situĂ© rue de La structure des recettes Le dĂ©cret d'attribution de l'aide publique prĂ©voyait pour 2018 un montant total de 66,19 millions d'euros dont 32,08 millions d'euros au titre de la premiĂšre fraction et 34,11 millions d'euros au titre de la seconde comptes tels que dĂ©posĂ©s Ă  la commission indiquent quant Ă  eux un montant total de l'aide publique de 66,78 millions d'euros. Cette diffĂ©rence avec le dĂ©cret d'attribution s'explique en grande partie par une mauvaise ventilation des produits perçus par six partis politiques qui ont indiquĂ© dans leurs produits 662 226 euros d'aide publique alors qu'ils n'y Ă©taient pas Ă©ligibles. Ces montants correspondent parfois Ă  des reversements de l'aide publique, Ă  l'instar du Parti radical qui a inscrit sur le poste comptable Aide publique » de ses comptes un montant de 531 240 euros provenant d'une contribution d'une partie de l'aide publique perçue par l'Union des dĂ©mocrates, radicaux et de l'aide publique budgĂ©taire, l'Etat finance indirectement la vie politique en accordant aux donateurs et cotisants une rĂ©duction d'impĂŽt sur le revenu de 66 % des sommes versĂ©es au mandataire d'un parti y compris les contributions d'Ă©lus. Depuis la loi n° 2011-1978 de finances rectificative pour 2011, les versements pris en compte pour le calcul du droit Ă  la rĂ©duction d'impĂŽt sont retenus dans la limite de 15 000 € par an et par foyer fiscal, dans la limite gĂ©nĂ©rale de 20 % du revenu imposable applicable Ă  l'ensemble des cotisations et les dons ne peuvent excĂ©der, hors contributions d'Ă©lus, la somme globale de 7 500 euros par personne et par an pour tous partis titre de l'exercice 2018, le montant total des dons et cotisations figurant dans les comptes des partis politiques s'Ă©levait Ă  58,54 millions d'euros dĂ©composĂ©s pratiquement Ă  Ă©galitĂ© entre les trois composantes - cotisations des adhĂ©rents 19,06 millions d'euros ;- cotisations des Ă©lus 19,63 millions d'euros ;- dons des personnes physiques 19,85 millions d' l'exercice 2018, les 13 formations politiques dont les produits sont supĂ©rieurs Ă  1 500 000 euros concentrent plus de 89 % des recettes de la totalitĂ© des partis politiques ayant dĂ©posĂ© des comptes certifiĂ©s classement par ordre dĂ©croissant du total des recettes Montant en eurosFORMATION - Exercice 2018Total des produitsCotisations des adhĂ©rentsCotisations des Ă©lusDons de personnes physiquesAide publiqueAutres produitsPARTI SOCIALISTE78 935 6113 329 6046 653 917321 4066 421 04162 209 643100 %4 %8 %0 %8 %79 %PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS27 180 2326 062 1526 746 4914 719 8122 010 6957 641 082100 %22 %25 %17 %7 %28 %LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE23 880 071001 005 60722 515 063359 401100 %0 %0 %4 %94 %2 %LES RÉPUBLICAINS22 616 5562 486 1552 616 4973 266 70112 945 2951 301 908100 %11 %12 %14 %57 %6 %RASSEMBLEMENT NATIONAL11 690 0241 103 430919 376995 2145 180 0493 491 955100 %9 %8 %9 %44 %30 %LA FRANCE INSOUMISE5 341 70600538 1244 422 222381 360100 %0 %0 %10 %83 %7 %MOUVEMENT DÉMOCRATE4 496 308163 23045 97581 4643 853 333352 306100 %4 %1 %2 %86 %8 %UNION DES DÉMOCRATES, RADICAUX ET LIBÉRAUX *4 099 821-4 099 78041100 %0 %0 %0 %100 %0 %EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS3 911 341623 6381 050 175136 8461 419 374681 308100 %16 %27 %3 %36 %17 %UNION DES DÉMOCRATES ET INDÉPENDANTS3 593 001116 185139 92727 030-3 309 859100 %3 %4 %1 %0 %92 %LUTTE OUVRIÈRE3 406 6751 151 433604694 701260 8111 299 126100 %34 %0 %20 %8 %38 %NOUVEAU PARTI ANTICAPITALISTE2 781 912539 7390284 12801 958 045100 %19 %0 %10 %0 %70 %PARTI DE GAUCHE1 609 903534 76876 17858 760-940 197100 %33 %5 %4 %0 %58 %* l'Union des dĂ©mocrates, radicaux et libĂ©raux est un parti politique dont l'objet est de percevoir l'aide publique afin de la redistribuer Ă  d'autres partis politiques selon des accords de ces formations ne bĂ©nĂ©ficiaient pas de l'aide publique en 2018 mais l'Union des dĂ©mocrates et indĂ©pendants a bĂ©nĂ©ficiĂ© de financement en provenance d'un parti percevant cette aide, l'Union des dĂ©mocrates, radicaux et autres formations politiques bĂ©nĂ©ficiant de l'aide publique en 2018 au regard du rĂ©sultat des Ă©lections lĂ©gislatives de 2017, hors dispositions spĂ©cifiques Ă  l'outre-mer, Ă©taient les suivantes Montant en eurosFORMATION - Exercice 2018Total des produitsCotisations des adhĂ©rentsCotisations des Ă©lusDons de personnes physiquesAide publiqueAutres produitsDEBOUT LA FRANCE1 135 642194 878-334 912504 883100 969100 %17 %0 %29 %44 %9 %PARTI RADICAL DE GAUCHE858 107-44 25913 526795 8494 473100 %0 %5 %2 %93 %1 %RÉGIONS ET PEUPLES SOLIDAIRES502 6392 910-34 033461 9443 752100 %1 %0 %7 %92 %1 %ALLIANCE ÉCOLOGISTE INDÉPENDANTE119 5661 150-12 435105 91962,00100 %1 %0 %10 %89 %0 %LA FRANCE QUI OSE115 8091 36500113 900544100 %1 %0 %0 %98 %0 %PARTI ANIMALISTE107 90635 530-5 17067 206-100 %33 %0 %5 %62 %0 %On notera que pour quatre de ces formations, l'aide publique reprĂ©sente la quasi-totalitĂ© de leurs ce qui concerne les partis Ă©ligibles Ă  l'aide publique ayant prĂ©sentĂ© des candidats exclusivement outre-mer et dont les produits sont supĂ©rieurs Ă  50 000 euros, leurs recettes se dĂ©composent de la façon suivante Montant en eurosFORMATION - Exercice 2018Total des produitsCotisations des adhĂ©rentsCotisations des Ă©lusDons de personnes physiquesAide publiqueAutres produitsTAPURA HUIRAATIRA536 3411 06871 43150 314203 144210 384100 %0 %13 %9 %38 %39 %CALÉDONIE ENSEMBLE403 88251 82899 41215 872111 841124 929100 %13 %25 %4 %28 %31 %PARTI PROGRESSISTE MARTINIQUAIS379 0829 63119 929-335 52413 998100 %3 %5 %0 %89 %4 %LE RASSEMBLEMENT - LES RÉPUBLICAINS199 11521 11838 35326 98080 99831 666100 %11 %19 %14 %41 %16 %TAHOERAA HUIRAATIRA122 352-55 76935 72730 856100 %0 %0 %46 %29 %25 %TAVINI HUIRAATIRA NO TE AO MA'OHI FRONT DE LIBÉRATION DE POLYNÉSIE105 113-4 483-100 630100 %0 %0 %4 %0 %96 %MOUVEMENT INDÉPENDANTISTE MARTINIQUAIS63 0355 1506 190-51 695-100 %8 %10 %0 %82 %0 %PARTI COMMUNISTE RÉUNIONNAIS55 4898 53518 96015 7908 8623 342100 %15 %34 %28 %16 %6 %ARCHIPEL DEMAIN52 145-12 860-39 26619100 %0 %25 %0 %75 %0 %c La nature des dĂ©penses Ni la Constitution, ni la loi ne conditionnent ou ne limitent les dĂ©penses des formations politiques. En outre, ni l'opportunitĂ© ni la rĂ©gularitĂ© des dĂ©penses ne relĂšvent de la compĂ©tence de la commission ; en revanche, elles ne doivent pas ĂȘtre contraires Ă  leur objet social, et leur engagement comme leur paiement doivent respecter leurs procĂ©dures outre, si les commissaires aux comptes venaient Ă  identifier au cours de leur audit des dĂ©penses constitutives d'irrĂ©gularitĂ©s, ils seraient amenĂ©s Ă  les signaler dans une communication ad hoc adressĂ©e Ă  la plus haute instance dirigeante de la formation politique. Les mĂȘmes commissaires aux comptes apprĂ©cient en outre l'Ă©tendue et la nature des procĂ©dures d'audit Ă  mettre en Ɠuvre pour vĂ©rifier la mise en Ɠuvre effective des procĂ©dures de contrĂŽle interne existantes, la rĂ©alitĂ©, la nature et le montant des dĂ©penses de la formation politique, comptabilisĂ©es en charges dans le compte de rĂ©sultat d'ensemble de la formation les partis politiques qui se conforment Ă  la lĂ©gislation sur la transparence du financement de la vie politique peuvent financer librement et sans limitation de plafond, les campagnes Ă©lectorales. Ces financements peuvent prendre la forme d'aides financiĂšres directes ou de prĂȘts, assortis ou non d'intĂ©rĂȘts. Les formations politiques peuvent Ă©galement fournir aux candidats des concours en nature ou des prestations contre paiement par le plan de compte prĂ©vu par le rĂšglement n° 2018-03 du 12 octobre 2018 prĂ©citĂ© prĂ©voit des comptes spĂ©cifiques pour retracer l'intervention financiĂšre des partis politiques dans le financement des campagnes tableau suivant prĂ©sente le montant des charges que l'on pourrait qualifier d'externes, au regard de la totalitĂ© des charges supportĂ©es par les partis politiques ayant des recettes supĂ©rieures Ă  1 500 000 euros. Ne sont considĂ©rĂ©es ici comme des dĂ©penses externes, car dirigĂ©es vers d'autres acteurs, que les dĂ©penses de propagande et de communication, les contributions aux candidats et aux autres formations politiques.Montant en eurosFORMATION - Exercice 2018Total des chargesPropagande et communicationContributions aux candidatsContributions Ă  des partis politiquesAutres chargesPARTI SOCIALISTE43 020 117249 710499 115197 66042 073 632100 %1 %1 %0 %98 %PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS28 187 8745 280 068188 17471 11922 648 513100 %19 %1 %0 %80 %LES RÉPUBLICAINS22 213 9571 530 440105 743171 42020 406 354100,00 %6,89 %0,48 %0,77 %91,86 %LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE16 287 8531 012 84610 07175 49315 189 443100 %6 %0 %0 %93 %RASSEMBLEMENT NATIONAL14 099 7431 624 332368 670-12 106 741100 %12 %3 %0 %86 %UNION DES DÉMOCRATES, RADICAUX ET LIBÉRAUX4 105 161-4 098 9806 181100 %0 %0 %100 %0 %EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS3 339 667-23 68050,003 315 937100 %0 %1 %0 %99 %UNION DES DÉMOCRATES ET INDÉPENDANTS3 336 064582 542396 910360 0001 996 612100 %17 %12 %11 %60 %LA FRANCE INSOUMISE3 211 856-76 505141 0592 994 292100 %0 %2 %4 %93 %MOUVEMENT DÉMOCRATE2 470 965388 717135 324117 5321 829 392100 %16 %5 %5 %74 %LUTTE OUVRIÈRE2 272 3281 252 74920 263-999 316100,00 %55,13 %0,89 %0,00 %43,98 %NOUVEAU PARTI ANTICAPITALISTE1 607 762323 1049 994299 933974 731100 %20 %1 %19 %61 %PARTI DE GAUCHE1 143 24627 414-8 1891 107 643100 %2 %0 %1 %97 %Le montant des charges pour les partis Ă©ligibles Ă  l'aide publique ayant prĂ©sentĂ© des candidats exclusivement outre-mer et prĂ©cĂ©demment citĂ©s se prĂ©sente de la façon suivante Montant en eurosFORMATION - Exercice 2018Total des chargesPropagande et communicationContributions aux candidatsContributions Ă  des partis politiquesAutres chargesCALÉDONIE ENSEMBLE495 727405 820-89 907100 %82 %0 %0 %18 %TAPURA HUIRAATIRA324 057108 237-215 820100 %33 %0 %0 %67 %PARTI PROGRESSISTE MARTINIQUAIS293 9833 358143 902-146 723100 %1 %49 %0 %50 %LE RASSEMBLEMENT - LES RÉPUBLICAINS268 27919 24725 1403 436220 456100 %7 %9 %1 %82 %TAHOERAA HUIRAATIRA195 308110 718-84 590100 %57 %0 %0 %43 %TAVINI HUIRAATIRA NO TE AO MA'OHI FRONT DE LIBÉRATION DE POLYNÉSIE66 678-66 678100 %0 %0 %0 %100 %PARTI COMMUNISTE RÉUNIONNAIS63 58531 852-31 733100 %50 %0 %0 %50 %MOUVEMENT INDÉPENDANTISTE MARTINIQUAIS29 9232 961-26 962100 %10 %0 %0 %90 %ARCHIPEL DEMAIN20 35390-20 263100 %0 %0 %0 %100 %III. - LES QUESTIONS RENCONTRÉESA. - Le nouveau rĂšglement comptablePour la premiĂšre application du rĂšglement comptable dont la mise en Ɠuvre par les partis politiques est une obligation lĂ©gale prĂ©vue au point I de l'article 11-7 de la loi du 11 mars 1988, la commission s'est attachĂ©e Ă  communiquer Ă  l'ensemble des partis politiques l'importance qu'il y avait Ă  en respecter les effet, au regard de la tardivetĂ© de sa publication, de son application Ă  un exercice dĂ©jĂ  Ă©coulĂ© et de sa nature un changement de mĂ©thode comptable, la commission a alertĂ© le plus en amont possible l'ensemble des partis politiques concernĂ©s via son site internet, sa lettre d'information et sa circulaire est Ă  noter, d'une part, que le Conseil supĂ©rieur de l'ordre des experts-comptables a organisĂ© le 20 mars 2019 Ă  l'attention des professionnels une manifestation consacrĂ©e Ă  la prĂ©sentation du nouveau rĂšglement comptable et, d'autre part, que la Compagnie nationale des commissaires aux comptes a mis Ă  jour, en mai 2019, l'avis technique relatif Ă  la mission des commissaires aux comptes dans les partis et groupement politiques entrant dans le champ d'application de la loi n° 88-227 du 11 mars communications institutionnelles sont trĂšs importantes Ă  mettre en Ɠuvre s'agissant d'une obligation prĂ©vue Ă  l'article 11-7 de la loi du 11 mars 1988 dont la mĂ©connaissance peut amener la commission Ă  constater le non-respect des obligations lĂ©gales du parti politique concernĂ©, ce qui n'Ă©tait pas le cas du prĂ©cĂ©dent avis n° 95-02 relatif Ă  la comptabilitĂ© des partis et groupements commission a, en consĂ©quence, avant mĂȘme l'examen du contenu des comptes dĂ©posĂ©s, examinĂ© la prĂ©sentation des documents de synthĂšse, vĂ©rifiĂ© les mĂ©thodes comptables citĂ©es en annexe et notĂ© les rĂ©fĂ©rences comptables mentionnĂ©es dans le rapport de certification des rĂ©sultats constatĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©cevants. En effet, malgrĂ© les informations transmises, de nombreux partis politiques n'avaient pas pris connaissance du nouveau rĂšglement sur 445 comptes dĂ©posĂ©s, 98 partis politiques ont dĂ©posĂ© des comptes certifiĂ©s dont 75 sans observation ou rĂ©serve dont la prĂ©sentation ou l'Ă©tablissement des comptes n'Ă©tait initialement pas conforme au nouveau rĂšglement comptable. S'y ajoutent, les partis ayant utilisĂ© les modĂšles de bilan et compte de rĂ©sultat du nouveau rĂšglement mais qui ne citent pas en annexe la mĂ©thode comptable utilisĂ©e voire continuent de citer l'ancien avis n° 95-02. Certains commissaires aux comptes se rĂ©fĂšrent toujours Ă  l'ancien avis n° 95-02 tout en certifiant des comptes au nombre de 46 dont les mĂ©thodes comptables ont changĂ©. La commission a systĂ©matiquement demandĂ© hors les rares cas des partis politiques dissous avant la publication au Journal officiel du nouveau rĂšglement comptable, le dĂ©pĂŽt de nouveaux comptes respectant les dispositions du rĂšglement comptable Ă  titre de une partie non nĂ©gligeable des comptes dĂ©posĂ©s 119 comptes qui respectaient la prĂ©sentation prĂ©vue par le nouveau rĂšglement, omettaient dans leur annexe, certaines mentions devant obligatoirement y figurer, et notamment celles relatives aux conditions d'octroi des prĂȘts consentis et des emprunts souscrits expressĂ©ment prĂ©vues par l'article 11-7 de la loi du 11 mars 1988. LĂ  encore, la commission a demandĂ© aux partis politiques concernĂ©s l'envoi de comptes est regrettable d'observer que certains partis politiques qui concourent Ă  l'expression du suffrage n'ont pas apportĂ© une attention suffisante au nouveau rĂšglement comptable qui participe de maniĂšre significative Ă  la transparence du financement des campagnes Ă©lectorales et des partis politiques par les informations nouvelles qui doivent figurer dans les comptes. En effet, la transparence du financement de la vie politique se traduit par la publication d'informations relatives aux recettes et dĂ©penses, collectĂ©es et engagĂ©es, par les candidats et les partis politiques afin de pouvoir vĂ©rifier leur provenance et leur utilisation, mais Ă©galement les rĂ©sultats du contrĂŽle opĂ©rĂ© par l'organe de contrĂŽle. Or, le dĂ©pĂŽt de comptes normĂ©s est l'instrument principal permettant d'assurer cette - Les consĂ©quences du nouveau rĂšglement sur l'exercice du contrĂŽle par la commissionL'obligation de tenir une comptabilitĂ© selon le nouveau rĂšglement comptable a eu pour consĂ©quence directe d'amplifier le contrĂŽle opĂ©rĂ© par la commission sur les comptes des partis et groupements rĂšglement comptable a, en effet, considĂ©rablement Ă©toffĂ© l'annexe des comptes d'ensemble en multipliant les informations que les partis et groupements politiques doivent y faire figurer. Ces informations constituent, en consĂ©quence, autant de points de contrĂŽle supplĂ©mentaires pour la commission, Ă  l'image de la mention des Ă©tats portant sur l'actif immobilisĂ©, les titres de participation, les crĂ©ances et les dettes, les contributions financiĂšres octroyĂ©es par et Ă  d'autres partis ou groupements politiques, ou les emprunts souscrits et les prĂȘts de ces derniers, le contrĂŽle de la commission s'est par ailleurs trouvĂ© renforcĂ© dans la mesure oĂč l'article 11-7 prĂ©citĂ© vise expressĂ©ment la transmission par les partis ou groupements politiques, dans l'annexe de leurs comptes d'ensemble, des montants et conditions d'octroi des emprunts souscrits ou consentis par eux ainsi que l'identitĂ© des prĂȘteurs. Il en va de mĂȘme s'agissant des flux financiers avec les candidats tenus d'Ă©tablir un compte de campagne en application de l'article L. 52-12 du code Ă©lectoral que le nouveau rĂšglement comptable prescrit de distinguer en contributions et prises en charge de frais de campagne d'une part et en prestations de services facturĂ©es aux candidats d'autre part, notamment ventilĂ©es par catĂ©gorie d'Ă©lection et type de obligation a conduit la commission Ă  demander de maniĂšre systĂ©matique aux partis ou groupements politiques de lui transmettre des comptes corrigĂ©s, comportant les informations jugĂ©es manquantes. Concernant les prĂȘts consentis aux partis par des personnes physiques, la commission a Ă©galement exigĂ© que lui soit adressĂ©e la copie des conventions qui ne lui avaient pas Ă©tĂ© transmises l'annĂ©e de leur conclusion, en application de l'article 11-3-1 de la loi du 11 mars ailleurs, la loi n° 2017-1339 du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique ayant notamment Ă©tendu la dĂ©finition du pĂ©rimĂštre des comptes d'ensemble des partis politiques cf. infra, la commission a intensifiĂ© son contrĂŽle afin de tenter de s'assurer que l'ensemble des entitĂ©s concernĂ©es avaient Ă©tĂ© intĂ©grĂ©es dans le pĂ©rimĂštre des comptes. Elle a ainsi recoupĂ© les informations disponibles, notamment au rĂ©pertoire national des associations, au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s et sur les sites internet des partis concernĂ©s, avec la liste des entitĂ©s intĂ©grĂ©es au pĂ©rimĂštre des comptes requise dans l'annexe. Ce contrĂŽle a particuliĂšrement visĂ© les organisations locales, trĂšs nombreuses pour certains partis politiques, qui n'avaient pas Ă  ĂȘtre intĂ©grĂ©es au pĂ©rimĂštre de leur compte d'ensemble avant l'exercice si cet aspect n'est pas en lien avec l'adoption du nouveau rĂšglement comptable, l'Ă©largissement de l'obligation de recueil par l'intermĂ©diaire des mandataires des partis ou groupements politiques Ă  l'ensemble des ressources de ces derniers cf. infra a Ă©galement conduit la commission Ă  modifier son recoupement de la comptabilitĂ© des partis avec les justificatifs de recettes de leurs mandataires. En effet, cette opĂ©ration ne se limite dĂ©sormais plus aux seuls dons consentis par les personnes physiques aux partis ou groupements politiques mais Ă  l'ensemble des produits inscrits dans leur compte de rĂ©sultat d' l'application du nouveau rĂšglement comptable venu se substituer Ă  un avis datant de 1995 est un progrĂšs significatif, sa premiĂšre application a permis de noter quelques possibilitĂ©s d'amĂ©liorations ou de corrections que la commission, aprĂšs en avoir dĂ©battu avec les groupes de travail compĂ©tents mis en place Ă  l'ordre et Ă  la compagnie, soumettra Ă  l'AutoritĂ© des normes comptables. Ces observations portent notamment sur la distinction souhaitĂ©e entre les dettes et les emprunts au bilan, sur la comptabilisation des dons en nature en provenance d'un parti politique ou d'une personne physique, sur une meilleure prĂ©sentation de l'annexe aux comptes, sur la crĂ©ation d'un poste relatif aux dons perçus Ă  l'occasion d'un rĂ©fĂ©rendum d'initiative partagĂ©e, - Le pĂ©rimĂštre des comptes d'ensembleL'article 11-7 de la loi n° 88-227 du 11 mars 1988 relative Ă  la transparence financiĂšre de la vie politique prĂ©voit que la comptabilitĂ© des partis politiques retrace tant les comptes du parti ou groupement politique que ceux de tous les organismes, sociĂ©tĂ©s ou entreprises dans lesquels le parti ou groupement dĂ©tient la moitiĂ© du capital social ou des siĂšges de l'organe d'administration ou exerce un pouvoir prĂ©pondĂ©rant de dĂ©cision ou de gestion ».Depuis la loi n° 2017-1339 du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique, cette comptabilitĂ© doit, Ă  compter de l'exercice 2018, inclure les comptes des organisations territoriales du parti dans des conditions dĂ©finies par dĂ©cret n° 2017-1795 du 28 dĂ©cembre 2017 pris pour l'application des articles 25 et 26 de la loi n° 2017-1339 du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique Ă©nonce que les organisations territoriales comprennent les organisations qui sont affiliĂ©es au parti ou groupement avec son accord ou Ă  sa demande ou qui ont participĂ© localement, au cours de l'annĂ©e considĂ©rĂ©e, Ă  son activitĂ© ou au financement d'une campagne ».Le nouveau rĂšglement n° 2018-03 du 12 octobre 2018 relatif aux comptes d'ensemble des partis ou groupements politiques issue de la loi pour la confiance dans la vie politique prĂ©voit que les comptes remis aux commissaires aux comptes sont des comptes d'ensemble » constituĂ©s - des comptes du parti politique siĂšge national ou structure centrale ;- des comptes du ou des mandataires ;- des comptes des entitĂ©s spĂ©cialisĂ©es dans lesquelles le parti dĂ©tient la moitiĂ© du capital social ou la moitiĂ© des siĂšges de l'organe d'administration ;- des comptes des entitĂ©s dans lesquelles le parti exerce un pouvoir prĂ©pondĂ©rant de dĂ©cision ou de gestion ;- des comptes des organisations territoriales du parti qui remplissent une des conditions suivantes - les organisations territoriales affiliĂ©es au parti avec son accord ou Ă  sa demande ;- les organisations territoriales qui ont participĂ© localement Ă  l'activitĂ© du parti au cours de l'annĂ©e considĂ©rĂ©e ;- les organisations territoriales qui ont participĂ© localement au financement d'une campagne Ă©lectorale ;- des comptes des organisations spĂ©cialisĂ©es du parti qui remplissent les mĂȘmes conditions que les organisations apprĂ©cier si une structure doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une organisation territoriale ayant participĂ© localement Ă  l'activitĂ© du parti au sens du dĂ©cret n° 90-606 prĂ©citĂ©, il convient notamment de distinguer d'une part, si la participation est ponctuelle ou rĂ©guliĂšre et d'autre part si elle intervient en pĂ©riode de campagne Ă©lectorale ou non. Hors pĂ©riode Ă©lectorale, la commission s'attachera Ă  la rĂ©currence de la participation Ă  l'activitĂ© du parti pour considĂ©rer si l'entitĂ© doit figurer ou non au pĂ©rimĂštre des comptes d'ensemble. Ainsi, Ă  titre d'illustration, une participation Ă©pisodique Ă  une activitĂ© entre un parti politique et une organisation dont l'objet n'est pas politique et qui n'est pas en situation de dĂ©pendance par rapport Ă  la formation politique ne sera pas considĂ©rĂ©e comme une organisation territoriale du parti au sens de la loi du 11 mars 1988 prĂ©citĂ©e. En revanche, et toujours Ă  titre d'illustration, une association Ă  objet politique organisant rĂ©guliĂšrement et conjointement avec le parti des Ă©vĂšnements locaux Ă  caractĂšre politique pourra se voir qualifier d'organisation territoriale du parti. Ainsi, au regard des circonstances locales, le parti devra, sous le contrĂŽle de ses commissaires aux comptes, dĂ©terminer si telle ou telle participation Ă  son activitĂ© a des consĂ©quences quant Ă  son pĂ©rimĂštre cas de participation locale avĂ©rĂ©e, les comptes de la structure devront alors ĂȘtre intĂ©grĂ©s aux comptes d'ensemble du parti en sa qualitĂ© d'organisation territoriale. En pĂ©riode Ă©lectorale, le financement par une structure de la campagne d'un candidat soutenu par un parti qualifiera cette derniĂšre d'organisation territoriale du parti au sens du dĂ©cret prĂ©citĂ©. Sa comptabilitĂ© devra en consĂ©quence ĂȘtre intĂ©grĂ©e aux comptes d'ensemble du parti. En cas de contestation, il appartiendra au parti de dĂ©montrer que cette structure a financĂ© la campagne d'un candidat qu'il soutenait sans son accord et Ă  son l'occasion du premier exercice pour lequel la notion du pĂ©rimĂštre avait Ă©voluĂ©, sur les 41 partis politiques ayant un pĂ©rimĂštre n'Ă©tant pas composĂ© que d'un seul mandataire, elle a constatĂ© 11 cas de pĂ©rimĂštre partis interrogĂ©s ont donnĂ© trois explications quant Ă  la prĂ©sence d'un pĂ©rimĂštre premiĂšre porte sur le dĂ©lai trop court imparti pour inclure l'ensemble des entitĂ©s ayant vocation Ă  figurer dans le pĂ©rimĂštre des comptes au regard de la date de publication du dĂ©cret, le 28 dĂ©cembre 2017, l'homologation du rĂšglement en date du 26 dĂ©cembre 2018 et la date limite dĂ©pĂŽt des comptes certifiĂ©s Ă  la commission, le 1er juillet deuxiĂšme explication, qui est souvent combinĂ©e avec la premiĂšre, porte sur les consĂ©quences de la nouvelle dĂ©finition du pĂ©rimĂštre qui inclut toutes les organisations territoriales affiliĂ©es au parti. Ainsi, quelques partis ayant un nombre significatif de structures locales plusieurs centaines ont dĂ©clarĂ© ne pas avoir pu dans un laps de temps rĂ©duit inclure l'ensemble de leurs organisations en raison de leur nombre trop la derniĂšre explication vise les organisations locales politiques n'ayant pas la personnalitĂ© morale ou ne maniant aucun fonds. Il est apparu que certains partis politiques estimaient que ces structures locales n'ayant pas leur propre compte bancaire et n'ayant aucune incidence sur les comptes d'ensemble ne devaient pas figurer en annexe dans la liste des entitĂ©s intĂ©grĂ©es au pĂ©rimĂštre des l'absence de personnalitĂ© morale ou de compte bancaire ne constitue pas un critĂšre pour dĂ©terminer si une organisation territoriale a vocation ou non Ă  figurer dans le pĂ©rimĂštre comptable d'un parti politique. Un groupement de fait par ex. une micro structure locale affiliĂ© Ă  un parti politique, n'ayant aucun compte bancaire et aucune ressource propre, doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une organisation territoriale du parti ayant vocation Ă  figurer dans son pĂ©rimĂštre comptable et figurer Ă  ce titre en annexe des comptes, quand bien mĂȘme son intĂ©gration n'aurait aucune incidence sur la prĂ©sentation du bilan et du compte de rĂ©sultat des comptes d'ensemble du interprĂ©tation de la notion de pĂ©rimĂštre telle que dĂ©finie par le dĂ©cret n° 2017-1795 du 28 dĂ©cembre 2017 permet par ailleurs au lecteur de l'annexe aux comptes de prendre une meilleure connaissance de l'environnement politique du parti, notamment au niveau la commission est consciente des difficultĂ©s engendrĂ©es par un rĂšglement comptable dont l'homologation et la publication au Journal officiel sont intervenues trĂšs tardivement en 2018 et dont la mise en Ɠuvre concerne un exercice dĂ©jĂ  Ă©coulĂ©. C'est pourquoi elle a considĂ©rĂ© pour cet exercice que les partis politiques dont les comptes n'intĂ©graient pas l'ensemble des entitĂ©s ayant vocation Ă  y figurer respectaient nĂ©anmoins leurs obligations lĂ©gales. A chaque fois que la commission a constatĂ© lors de l'instruction des comptes que le pĂ©rimĂštre comptable d'un parti politique Ă©tait largement incomplet, elle a demandĂ© une estimation de la comptabilisation globale des charges et produits de l'exercice ainsi que des actifs et passifs des entitĂ©s exclues du pĂ©rimĂštre afin d'Ă©valuer leur caractĂšre significatif ou non au regard du compte de rĂ©sultat et du bilan des comptes d' - Le rĂŽle du mandataire dans le recueil des ressourcesDepuis la loi du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique, l'article 11 du 11 mars 1988 prĂ©voit qu'Ă  compter du 1er janvier 2018 les partis politiques et leurs organisations territoriales ou spĂ©cialisĂ©es qu'ils dĂ©signent Ă  cet effet recueillent l'ensemble de leurs ressources, y compris les aides prĂ©vues Ă  l'article 8, par l'intermĂ©diaire d'un mandataire nommĂ©ment dĂ©signĂ© par eux, qui est soit une association de financement, soit une personne physique ».Ce changement de lĂ©gislation fit dĂšs le 29 novembre 2017 l'objet d'une lettre d'information de la difficultĂ©s d'interprĂ©tation de la notion de ressources », qui ne fait pas l'objet d'une dĂ©finition de la part du lĂ©gislateur, ont Ă©tĂ© aplanies par la commission, suite Ă  la rĂ©ception de l'avis du groupe de travail dĂ©diĂ© aux questions relatives aux partis et groupements politiques au sein du Conseil supĂ©rieur de l'ordre des experts-comptables et de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes, en considĂ©rant que les ressources au sens de la loi qui doivent ĂȘtre recueillies par l'intermĂ©diaire d'un mandataire sont les ressources exogĂšnes liĂ©es aux activitĂ©s politiques du cette optique, la commission a distinguĂ© deux catĂ©gories de ressources selon qu'elles sont ou non obligatoirement recueillies par le mandataire. Les partis furent informĂ©s du contenu de cette distinction par la circulaire du 10 avril 2019 qui avait pour objet notamment le dĂ©pĂŽt des comptes 2018 des formations seuls les dons devaient obligatoirement transiter par le compte bancaire du mandataire. DĂ©sormais ce sont des ressources aussi diverses que l'aide publique directe de l'État, les cotisations des adhĂ©rents et des Ă©lus ou encore les produits liĂ©s aux ventes d'ouvrages et produits dĂ©rivĂ©s qui doivent transiter par le compte bancaire du mandataire. Aussi, afin de faciliter le contrĂŽle par la commission du respect des rĂšgles de perception des dons et cotisations, il est dĂ©sormais demandĂ© au mandataire du parti lors du dĂ©pĂŽt de ses justificatifs de recettes de l'exercice concernĂ©, de les accompagner d'un tableau rĂ©capitulant les mouvements de tenu compte qu'il s'agissait du premier exercice oĂč ces ressources devaient ainsi ĂȘtre recueillies par le mandataire du parti, la commission avait prĂ©vu plusieurs voies de rĂ©gularisation dans l'Ă©ventualitĂ© d'une perception par erreur de ressources directement par la formation politique. Le choix de la procĂ©dure de rĂ©gularisation dĂ©pendait du type de recettes considĂ©rĂ©es, de si elles donnaient lieu, ou non, Ă  la dĂ©livrance d'un reçu. Les partis politiques furent informĂ©s de cette possibilitĂ© qui leur Ă©tait accordĂ©e de rĂ©gulariser leurs ressources, en suivant les instructions de la fiche de rĂ©gularisation prĂ©sente sur le site internet de la commission, lors de la publication de la lettre d'information du 4 fĂ©vrier cours de l'instruction des comptes, les Ă©changes entre les partis politiques et la commission auront permis Ă  chacun d'apprĂ©hender, malgrĂ© certaines difficultĂ©s, ce nouveau cadre normatif. En effet, les Ă©ventuelles rĂ©gularisations qui furent demandĂ©es, souvent pour des cotisations d'adhĂ©rents directement perçues par le parti, n'aboutirent pas toutes ; les ressources ayant Ă©tĂ© dĂ©pensĂ©es, ou rĂ©coltĂ©es d'une maniĂšre ne permettant pas la rĂ©gularisation multitude de donateurs ou adhĂ©rents, collecte par le biais de nombreux comitĂ©s ou fĂ©dĂ©rations. Cependant ce premier exercice aura permis Ă  la commission de sensibiliser les partis Ă  ces nouvelles obligations concernant la perception des pĂ©riode de transition close, la commission s'attend Ă  ce que, dĂšs l'exercice 2020, l'ensemble des ressources des partis politiques transitent effectivement par leurs mandataires. En effet, les consĂ©quences en cas de manquement Ă  l'obligation de perception de l'ensemble des ressources du parti politique par l'intermĂ©diaire de son mandataire sont identiques Ă  celles prĂ©vues pour le parti politique qui n'aurait pas respectĂ© les obligations prĂ©vues Ă  l'article 11-7 de la loi du 11 mars 1988 prĂ©citĂ©e, Ă  savoir la privation pour une durĂ©e maximale de trois ans du bĂ©nĂ©fice de l'aide publique et du bĂ©nĂ©fice de la rĂ©duction d'impĂŽt prĂ©vue Ă  l'article 200 du code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts pour les dons et - Les signalements effectuĂ©s par la commissionA l'issue de l'instruction des comptes d'ensemble de l'exercice 2018, la commission a dĂ©cidĂ© de saisir les parquets compĂ©tents de faits concernant 85 formations de l'instruction des comptes de l'exercice 2017, la commission avait constatĂ© que 153 formations politiques avaient manquĂ© Ă  leurs obligations dĂ©finies Ă  l'article 11-7 de la loi du 11 mars 1988, au motif qu'elles n'avaient pas dĂ©posĂ© Ă  la commission de comptes au titre de l'exercice 2017, ou avaient dĂ©posĂ© des comptes en dehors du dĂ©lai lĂ©gal, soit postĂ©rieurement au 2 juillet 2018 le 30 juin 2018 Ă©tant un samedi, ou avaient dĂ©posĂ© des comptes non certifiĂ©s par un ou deux commissaires aux comptes. En outre, 8 autres faits susceptibles d'ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des infractions avaient fait l'objet d'un application de l'article 40 du code de procĂ©dure pĂ©nale, la commission a ainsi signalĂ© ces faits concernant 161 partis ou groupements politiques au total aux procureurs de la RĂ©publique territorialement commission a parfois eu connaissance par les parquets concernĂ©s des suites donnĂ©es. Il en ressort Ă  la date de publication du prĂ©sent avis que - 30 de ces signalements font l'objet d'une enquĂȘte prĂ©liminaire ;- 10 ont fait l'objet d'un classement ;- 2 dirigeants de formations politiques ont fait l'objet d'un rappel Ă  la - LES PERSPECTIVESA. - La levĂ©e du secret professionnel des commissaires aux comptesLa loi n° 2019-744 du 19 juillet 2019 de simplification, de clarification et d'actualisation du droit des sociĂ©tĂ©s dont l'article 25 modifie l'article L. 822-15 du code de commerce dispose que Les commissaires aux comptes sont dĂ©liĂ©s du secret professionnel Ă  l'Ă©gard de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques et du juge de l'Ă©lection. »Ces nouvelles dispositions sont conformes aux prĂ©conisations Ă©mises par la commission depuis plusieurs annĂ©es, en particulier dans ses rapports d' effet, jusqu'Ă  prĂ©sent, aux termes de l'article L. 822-15 du code du commerce, les commissaires aux comptes Ă©taient astreints au secret professionnel pour les faits, actes et renseignements dont ils ont pu avoir connaissance Ă  raison de leurs fonctions ».La commission pouvait se voir ainsi opposer le secret professionnel des commissaires aux comptes certifiant les comptes des formations politiques, alors mĂȘme que son rĂŽle est de contrĂŽler le respect des obligations comptables et financiĂšres de celles-ci, et que ce contrĂŽle s'appuie et recoupe les diligences mises en Ɠuvre par les commissaires aux la levĂ©e de ce secret professionnel contribue Ă  amĂ©liorer et Ă  approfondir l'exercice des missions de contrĂŽle de la commission, en permettant des Ă©changes directs et la communication d'Ă©lĂ©ments utiles au contrĂŽle. Au titre de l'exercice 2018, la commission a pu ainsi interroger directement les commissaires aux comptes de deux partis politiques pour obtenir des prĂ©cisions sur les diligences effectuĂ©es dans le cadre de leur raison de la concision de la formulation de la loi n° 2019-744 du 19 juillet 2019 susvisĂ©e, la commission s'est rapprochĂ©e de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes et du Haut conseil du commissariat aux comptes pour prĂ©ciser les modalitĂ©s de mise en Ɠuvre de cette disposition qui peut impliquer la transmission d'informations obtenues dans le cadre de la mission du commissaire aux comptes et la communication de ces rĂ©unions de travail relatives Ă  la levĂ©e du secret professionnel avec ces deux entitĂ©s sont ainsi prĂ©vues au premier semestre - Une publication des comptes modifiĂ©e et Ă©largiePour la premiĂšre fois, la publication au Journal officiel des comptes des partis politiques telle que prĂ©vue dans sa rĂ©daction antĂ©rieure Ă  la loi pour la confiance dans la vie politique n'est plus qualifiĂ©e de sommaire » Ă  compter de l'exercice 2018. Ainsi, la publication des comptes est notablement Ă©largie par rapport aux prĂ©cĂ©dentes publications. L'objectif poursuivi est de rendre accessibles les donnĂ©es relatives au financement de la vie politique dans des dĂ©lais raisonnables et dans des formats comprĂ©hensibles par le grand cette optique, la circulaire relative au dĂ©pĂŽt des comptes pour l'exercice 2018 prĂ©cisait aux formations politiques les mĂ©thodes de dĂ©pĂŽt acceptĂ©es par la commission et le format Ă©lectronique privilĂ©giĂ©. A chaque fois que cela s'avĂ©rait nĂ©cessaire, il a Ă©tĂ© demandĂ© aux partis politiques concernĂ©s l'envoi d'une autre version des comptes sous format de feuille de commission a dĂ» procĂ©der Ă  une mise en Ă©tat des comptes dĂ©posĂ©s afin d'en retirer les informations non constitutive lettre d'accompagnement, balance des comptes,
 et Ă  l'anonymisation des donnĂ©es Ă  caractĂšre est Ă  noter que le dĂ©pĂŽt des comptes sur plusieurs formats et suivant des prĂ©sentations comptables obsolĂštes est Ă  l'origine non seulement de dĂ©lais supplĂ©mentaires de traitement en vue de la publication des comptes mais Ă©galement d'une hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© susceptible de nuire Ă  la bonne comprĂ©hension des la commission ne publie que la derniĂšre version des comptes dĂ©posĂ©s, les premiers comptes comportant des lacunes et des informations manquantes, quelques partis n'ont transmis en retour que des extraits de comptes modifiĂ©s lorsque la commission avait constatĂ© des informations manquantes dans l'annexe aux comptes au lieu de renvoyer des comptes complets corrigĂ©s, ce qui ne permet pas une lecture aisĂ©e des comptes dans leur encore, certains partis politiques ont une vision minimaliste de leurs obligations comptables et omettent la portĂ©e que peut avoir dans une sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique l'examen et la publication de leurs comptes dans des conditions satisfaisantes.1 Article 7.2 Avis n° 2011-21 rendu par le H3C en application de l'article R. 821-6 du code de commerce sur une saisine portant sur l'exercice de la mission de commissariat aux comptes dans les partis et groupements politiques.3 Les associations recevant des fonds publics sont normalement soumises aux vĂ©rifications de leurs comptes et de leur gestion par la Cour des comptes et les chambres rĂ©gionales des comptes. Par exception, la loi du 11 mars 1988 prĂ©voit que les partis politiques ne sont pas soumis au contrĂŽle de la Cour des comptes.4 CE 9 juin 2010, 4 Assoc. Cap sur l'avenir 13, req. n° 327423.5 Le 30 juin 2019, date limite de dĂ©pĂŽt des comptes des partis politiques, Ă©tant un dimanche, les comptes de l'exercice 2018 certifiĂ©s pouvaient ĂȘtre exceptionnellement dĂ©posĂ©s Ă  la commission jusqu'au premier jour ouvrable, Ă  savoir au plus tard le lundi 1er juillet 2019.6 Rappel des statistiques de l'annĂ©e 2018 au titre de l'exercice 2017 - 404 comptes sur 523 ont Ă©tĂ© publiĂ©s soit 77 % - 6 367 dĂ©pĂŽts conformes dont 12 certifications assorties de rĂ©serves ;- 37 dĂ©pĂŽts non conformes 30 comptes pour dĂ©pĂŽt hors dĂ©lai ; 7 pour comptes non certifiĂ©s dont 4 Ă©galement hors dĂ©lai ;- 119 comptes n'ont pas Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s soit 23 %.

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